Une jeune femme cherche la vérité sur sa sœur, qui est montée à bord d’un navire à destination de l’Arctique gelé et n’est jamais revenue. Lisez la suite pour la critique de Doreen Sheridan !
Maude Horton et son grand-père bien-aimé ont été stupéfaits mais peut-être pas surpris lorsque sa sœur Constance leur a laissé un message annonçant qu’elle s’enfuirait vers la mer. Constance, vingt ans, s’était déguisée en garçon et avait trouvé une place sur un bateau naviguant vers le nord à la recherche de Sir John Franklin, le célèbre explorateur de l’Arctique récemment porté disparu. Tandis que Maude et son grand-père se contentaient de diriger leur pharmacie londonienne, Constance recherchait depuis longtemps l’aventure : cet acte audacieux n’était que l’aboutissement de ses ambitions de jeunesse.
Lorsque Maude apprend que le HMS Makepeace est enfin de retour après deux années de recherches infructueuses, elle met tout en œuvre pour accueillir à la fois le navire et son frère capricieux. Elle est donc dévastée d’apprendre que Jack Aldridge, comme on appelait sa sœur, a péri dans le nord glacial. De manière exaspérante, la seule chose que l’on lui dira, c’est que Constance est morte par « mésaventure ». Voulant des réponses, Maude s’écrase dans la salle de réunion de l’amirauté, exigeant des détails. Même si elle est rapidement chassée, elle trouve une oreille sympathique.
Un commis de l’amirauté, Francis Heart, lui fait passer clandestinement le journal de Constance. Il a ses propres inquiétudes concernant ce qui s’est passé à bord du Makepeace, mais ne sait toujours pas quoi faire à ce sujet. Maude découvre bientôt qu’un homme est effectivement responsable de la mort de Constance et que son implication dans cette affaire a été dissimulée. Ne voulant pas le laisser échapper à un meurtre, Maude se lance dans un plan de vengeance audacieux, alimenté par son chagrin et son amour éternel pour sa jeune sœur :
Constance partie, Maude avait perdu le centre même de sa terre. Comme c’est cruel qu’une telle chose existe. Comme c’est cruel qu’on puisse le lui enlever, juste comme ça.
Elle s’était toujours sentie responsable et avait accepté cette responsabilité de prendre soin de Constance. Elle avait placé Constance en premier, ne s’était préoccupée que de Constance, avait donné la priorité à Constance. Au détriment d’elle-même, mais elle s’en fichait. Elle ne pourrait pas exister si sa sœur n’existait pas, elle en était sûre. Après la mort de ses parents, c’est ce qu’elle a fait. Qu’avait-elle à offrir à quelqu’un sinon cela ?
Ayant perdu son ancien but dans la vie, Maude n’a plus que des pensées de vengeance pour continuer. Mais que peut faire une jeune femme face à toute la puissance politique de l’amirauté britannique ? Maude ne s’est jamais considérée comme particulièrement vive d’esprit ou courageuse – ce sont des attributs qu’elle a laissés à Constance – et doit donc plonger profondément dans son propre psychisme pour trouver des réserves de force encore inconnues pour l’aider à mener à bien ses projets. En chemin, elle découvrira des alliés inattendus mais précieux, alors même que sa quête la plonge tête baissée dans un péril mortel.
Lizzie Pook sait comment écrire une aventure historique passionnante, alors que Maude et Constance naviguent en territoire inconnu dans l’Angleterre du milieu des années 1800 et au-delà. L’Angleterre de Maude est plongée dans une folie meurtrière, avec des pendaisons publiques considérées comme un divertissement populaire et le musée de cire de Madame Tussaud l’un des principaux attraits de la capitale, en particulier avec l’ouverture de la salle séparée sur le thème de la mort. La réflexion de Mme Pook sur le crime et la moralité de la punition ajoute encore une autre dimension réfléchie à cette histoire déjà formidable.
Mais ce sont les notes du journal de Constance sur les merveilles de l’Arctique qui m’ont vraiment transporté, car la jeune femme capture de manière experte la majesté de la nature sauvage que son cœur recherche depuis si longtemps :
Tout le paysage est vivant ! Les icebergs sont remplis de veines comme celles que l’on trouve dans un corps vivant et respirant. Le ciel est également rempli de vie : macareux, fulmars, eiders, oies des neiges et mouettes abondent. Il y a des baleines de temps en temps. Des baleines boréales, un groupe occasionnel de tueurs, se précipitent devant le navire avec leurs nageoires dorsales plus hautes que n’importe quel homme à bord du Makepeace. Lorsque les plus grosses baleines sont aperçues, brisant les eaux avec la bouche ouverte pleine de fanons, elles vaporisent l’air de leur souffle, comme si l’océan lui-même exhalait.
Les événements de Glorious Revenge de Maude Horton couvrent et traversent de grandes distances physiques alors même que ses personnages explorent le terrain étrange et périlleux de la condition humaine. Le style de vie cloîtré que Maude s’est imposé est détruit par la mort de sa sœur, et son épanouissement progressif en confiance ainsi que son courage pour enfin embrasser une vie passée non seulement dans sa pharmacie familiale font d’elle une protagoniste que vous soutiendrez dès la première page. Jusqu’au dernier.
En savoir plus ou commander une copie