La politique entraîne souvent un changement dans les opérations de la flotte navale. Comme l’écrivait le regretté stratège naval, le capitaine Wayne Hughes : «Les variables au niveau opérationnel de la guerre ne proviennent pas de la technologie mais du changement social et politique..»
La marine chinoise du Théâtre de l’Est (ETN) patrouille dans le sud Mer de Chine orientale et autour Taïwan suivra probablement cette logique. La mise en place de ces patrouilles au cours des dernières années vise probablement à modifier le statut de sa force de contrôle maritime et à faire respecter les revendications de la Chine.
L’ETN maintient huit combattants patrouillant quotidiennement près du Japon et de Taiwan (respectivement trois et cinq). Ces patrouilles nécessitent que 14 pour cent des corvettes, frégates et destroyers de l’ETN soient en route chaque jour. Ces besoins en forces expliquent peut-être la décision de la marine de l’Armée populaire de libération d’établir un port d’attache. six de la dix Frégates de type 054A (JiangkaI II) dans le dernier lot de production de l’ETN.
Les patrouilles en mer de Chine orientale se trouveraient à proximité de la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) revendiquée par la Chine, et l’ETN aurait commencé la patrouille après la création de l’ADIZ en novembre 2013. De plus, certains membres du gouvernement japonais pensent que les patrouilles sont également liées aux revendications de Pékin. sur des îles contestées, compte tenu de leur proximité. Les îles, connues sous le nom de Senkaku au Japon et Diaoyu en Chine, sont sous administration japonaise mais également revendiquées par la Chine.
Une coordination étroite entre PLAN et la Garde côtière chinoise (CCG) rend également ces patrouilles problématiques pour le Japon, compte tenu de ses lois (même avec les récents changements d’autorités). Pour correspondre aux patrouilles ETN, la Force maritime d’autodéfense japonaise (JMSDF) doit consacrer 7 % de ses frégates et destroyers à cette mission. Le maintien d’une force qui répond à une telle demande opérationnelle est en partie la raison pour laquelle la JMSDF est modernisateur sa force d’escorte.
De la même manière, les patrouilles taïwanaises cherchent probablement à renforcer les revendications de souveraineté de la Chine sur Taiwan. De plus, les patrouilles sont probablement destinées à démontrer aptitude et forcer Taipei à dépenser des ressources navales limitées ressources (jours en mer et rythme opérationnel) en réponse. Pékin utilise également probablement une activité accrue du PLAN pendant les exercices pour envoyer des messages politiques et dissuader l’engagement d’autres pays avec Taïwan.
L’ETN a maintenu une présence moyenne de cinq navires de combat autour de Taïwan depuis que Taipei a commencé à publier des rapports quotidiens sur de telles activités le 5 août 2022. Une ombre d’un pour un obligerait Taipei à conserver 19 % de la marine de la République de Chine (ROCN ) frégates et destroyers en cours. Comme la JMSDF, le ROCN tente de moderniser sa force avec la classe de frégates Kang Ding mise à niveau et un luminaire nouvelle génération frégate programme.
Les patrouilles ETN vont sans aucun doute se poursuivre et éventuellement augmenter. L’ETN devrait recevoir au moins quatre Type 055 (Renhai) croiseurs au cours des prochaines années. Cet ajout donnera à l’ETN la flexibilité d’augmenter les patrouilles ou d’établir de nouvelles missions. L’une ou l’autre option renforce les revendications de Pékin tout en augmentant la pression sur Taipei et Tokyo, transformant probablement la présence chinoise d’une variable à une constante.