Le point fondamental derrière la déclaration de l’amiral Saeed est que la classe Hangor n’est pas une plate-forme nucléaire dédiée. Ce point de vue est logique dans la mesure où la valeur de la classe Hangor découle de ses capacités de guerre anti-navire (ASHW) et de guerre anti-sous-marine (ASW), que les planificateurs de la PN souhaitent utiliser dans le cadre de leur stratégie. Exigences d’anti-accès et de refus de zone (A2/AD). De plus, la classe Hangor offre probablement plus d’autonomie, de charge utile et d’endurance que les bateaux existants du PN ; par conséquent, le PN utilisera probablement le Hangor en eaux libres et, à son tour, gardera ses lignes de communication maritimes (SLOC) et sa zone économique exclusive (ZEE).
Ainsi, l’essentiel des missions de la classe Hangor impliquerait des opérations AShW et ASW, c’est-à-dire des opérations conventionnelles. Dans ce contexte, les missions d’attaque stratégique ou même les missions d’attaque terrestre conventionnelles sont des tâches secondaires et non des responsabilités principales. En fait, l’amiral Saeed a indiqué que la PN pourrait ne pas affecter bon nombre de ses bateaux de classe Hangor à des rôles stratégiques. Pour la PN, la réussite la plus importante consiste à acquérir la capacité technique de déployer des armes nucléaires depuis la mer, mais cela ne signifie pas qu’elle ait besoin d’un grand nombre de telles plates-formes. Autrement dit, le PN n’aurait besoin que d’un ou deux bateaux dédiés au rôle nucléaire. Cependant, la classe Hangor gérerait des rôles stratégiques à temps partiel ; la mission conventionnelle A2/AD serait son rôle principal.
Cela dit, l’amiral Saeed a réitéré que le fait d’avoir le Hangor SSP comme solution « hybride » constituait une avancée significative. Cela fournirait au PN une capacité de seconde frappe depuis la mer ; mais il a souligné que le PN ne devait pas s’arrêter à la classe Hangor. Il devrait également poursuivre une plateforme stratégique dédiée.
En examinant les déclarations de l’amiral Saeed, on peut entrevoir un cadre potentiel pour une capacité nucléaire dédiée en mer.
Premièrement, la PN n’aurait qu’à établir et déployer une capacité stratégique ou nucléaire. Cela ne nécessite pas un grand nombre d’unités ; plusieurs plateformes stratégiques – seulement deux – pourraient suffire.
Deuxièmement, la PN aurait besoin d’une plate-forme capable de transporter des SLCM à tête nucléaire et des missiles balistiques lancés depuis un sous-marin (SLBM). Il doit disposer d’un espace dédié aux armes nucléaires afin que le rôle stratégique n’interfère pas avec les capacités AShW et ASW du sous-marin. De plus, la plate-forme devrait également être propulsée par un réacteur nucléaire, ce qui pourrait conférer au sous-marin une plus grande endurance et une plus grande vitesse par rapport à un sous-marin à propulsion conventionnelle.