Le chef de la police de Toronto, Myron Demkiw, a révélé jeudi une augmentation significative des crimes haineux islamophobes et antisémites dans la ville dans une mise à jour destinée au public. La montée rapide des crimes de haine islamophobes et antisémites est liée à la guerre en cours à Gaza, qui a commencé avec l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
Bien que les statistiques sur l’ensemble des crimes haineux n’aient pas encore été publiées cette année, en 2022, Statistique Canada a divulgué que 847 crimes haineux avaient été signalés à la police de Toronto. La conférence de presse de jeudi soir a publié des données couvrant la période du 7 octobre au 20 novembre. Au cours de cette période, 17 crimes de haine islamophobes et 38 crimes de haine antisémites ont été signalés. À titre de comparaison, un seul crime de haine islamophobe et 13 crimes de haine antisémite ont été signalés en 2022.
Malgré l’augmentation des crimes haineux au Canada, des recherches ont indiqué que de nombreux acteurs du système de justice pénale ne parviennent pas à appliquer correctement les politiques et les lois concernant les crimes haineux, ce qui décourage les gens de les dénoncer. En conséquence, les données actuelles révélées par la police ne sont probablement pas tout à fait exactes quant à la véritable augmentation des crimes haineux dans la ville.
DemkiwCette annonce reflète la division croissante de la ville concernant le conflit à Gaza. De récentes arrestations ont eu lieu contre des manifestants pro-palestiniens qui ont vandalisé une librairie Indigo à Bay et Bloor et ont accusé son PDG de « financer le génocide », selon la police. Les habitants de la ville ont dénoncé ces arrestations et exigé la libération des suspects, critiquant leurs actes, qualifiés de crimes de haine.
Depuis le début de la guerre à Gaza, les pays du monde entier ont signalé une augmentation des tensions autour des populations musulmanes et juives. La semaine dernière, la plus grande organisation universitaire juive au monde a publié une étude qui révèle que plus d’un étudiant juif sur trois déclare qu’il y a eu des actes de haine ou de violence contre les Juifs dans leurs écoles. Plus tôt, un groupe musulman de défense des droits civiques aux États-Unis avait signalé une tendance similaire parmi les musulmans des États-Unis. Un groupe de réflexion allemand a également révélé une montée de l’antisémitisme dans le pays après l’attentat du 7 octobre. Le Royaume-Uni a noté à plusieurs reprises depuis le début de la guerre des tendances similaires en matière d’antisémitisme et de sentiments islamophobes.