Le gouvernement polonais a présenté vendredi de nouvelles directives concernant l’avortement légal jusqu’à la 12e semaine de grossesse.
Le Premier ministre Donald Tusk, la ministre de la Santé Izabela Leszczyna et le ministre de la Justice Adam Bodnar ont indiqué qu’il y avait de nombreux défis à relever pour obtenir une majorité parlementaire afin de légaliser l’avortement jusqu’à la 12e semaine. Quoi qu’il en soit, ils ont décidé de publier des directives spécifiques à l’intention des procureurs et des hôpitaux pour souligner que l’État ne doit pas rester passif lorsqu’il s’agit d’offrir aux femmes la possibilité d’interrompre légalement une grossesse.
Les lignes directrices précisent que la loi définit la « santé » de manière générale, de sorte qu’une femme qui obtient un certificat médical d’un psychiatre établissant que sa santé mentale est en danger constitue une raison légale valable pour obtenir un avortement.
Le Premier ministre Tusk a déclaré que ces directives modifieraient l’application pratique des lois actuelles sur l’avortement, en garantissant que les femmes qui ont besoin d’un avortement légal y aient accès. La ministre de la Santé Leszczyna a expliqué que ces directives concernent non seulement la sécurité des femmes qui souhaitent avorter, mais aussi la protection juridique des médecins concernés.
La législation actuelle autorise les femmes à avorter pour deux raisons seulement : i) lorsque cela représente une menace pour la vie ou la santé et ii) lorsque la grossesse résulte d’un viol. Cependant, la ministre Leszczyna a fait remarquer que la menace pour la santé ou la vie sont deux aspects différents et que ces directives détermineront donc l’interprétation de la loi.
Plus tôt cette semaine, l’ONU a déclaré que la Pologne violait les droits des femmes en raison des restrictions sévères imposées à l’avortement. Ces récentes accusations reposent sur l’absence d’un protocole officiel de directives pour le personnel médical concernant l’avortement, sur des cas de décès liés à la grossesse, sur des difficultés d’accès à l’avortement en raison d’une menace pour la santé mentale de la femme, sur un personnel médical insuffisamment formé à la gestion de l’avortement et sur un manque de familiarité avec les directives de l’Organisation mondiale de la santé en matière de soins liés à l’avortement.