The Queen de Nick Cutter est un roman de terreur palpitant sur une jeune femme à la recherche de son ami disparu et découvrant une vérité choquante. Continuez à lire pour la critique de Doreen.
Plum et Cherry sont les meilleurs amis depuis qu’ils ont grandi ensemble dans le même parc à roulottes canadien, se donnant même des surnoms d’après les rues dans lesquelles ils vivaient. Mais ensuite, le père de Cherr a décroché le jackpot des brevets et a déménagé sa famille dans un quartier plus riche de Port Dalhousie. Peut-être plus fatalement pour l’amitié des filles, un drame au lycée s’ensuivit. Après une nuit bizarre lors d’une fête en plein air, Plum a disparu, ne laissant derrière elle que les lambeaux de sa réputation.
Après des mois sans aucun signe de Plum, même Cherr doit admettre que sa meilleure amie est probablement morte. Cherr vit son deuil en silence, s’enfermant dans sa chambre et s’isolant de presque tout le monde sauf ses parents, lorsqu’un colis inattendu atterrit devant sa porte. Il contient un téléphone, prétendument de Plum, qui a des idées très précises sur ce que Cherr doit faire ensuite pour la retrouver.
Cherr est en conflit, avant même de commencer à suivre l’étrange piste d’indices construite par Plum. Son malaise ne fait que croître à mesure qu’elle découvre la vérité derrière le sort inquiétant de Plum, et s’avoue finalement :
J’aurais aimé qu’elle reste partie. Je ne voulais pas qu’elle soit blessée ou torturée, qu’elle ressente la moindre douleur. Plus qu’elle s’évaporerait sans douleur et resterait à l’écart pour de bon cette fois. Je ne pouvais pas réparer ce que je lui avais fait. Ce que nous tous avait fait. Le passé était ainsi inflexible. Il a obstinément résisté au changement. Mais si elle n’était pas là, je pourrais au moins commencer le dur travail de recontextualisation de notre passé, effacer les pires morceaux, recadrer les choses dans le but de m’en souvenir comme j’en avais besoin et de me pardonner juste un peu. Je pourrais recommencer à accepter que Plum était vraiment partie (et c’était déjà le cas dans les chambres les plus honnêtes de mon cœur), et oh mon Dieu, quelle merde je suis, quel mauvais ami, quelle mauvaise personne, une putain de goule…
Au cours d’une seule journée cauchemardesque, Cherr doit faire face non seulement à ses sentiments conflictuels, mais aussi aux horreurs que Plum la mène. Car Plum est devenu quelque chose de différent, quelque chose de terrifiant, quelque chose qui transcende leur ville. A-t-elle maintenant l’intention de se venger de ce que Cherr lui a fait avant de disparaître ? Ou leur lien est-il vraiment aussi fort et inflexible que les filles le croyaient autrefois ?
Tout aussi sur les traces de Plum se trouve un mystérieux milliardaire avec ses propres objectifs. Rudyard Crate a vécu une tragédie inimaginable dans son enfance, une tragédie qui l’a marqué physiquement et mentalement et l’a poussé à commettre des actes impensables. À son honneur, il ne manque pas complètement de conscience de soi :
Lors de ce moment écrasant, il y a si longtemps, Rudyard Crate avait découvert le but de sa vie.
Il était suffisamment intelligent pour comprendre que c’était mal. Il était également assez clairvoyant pour voir que son expérience l’avait laissé avec une instabilité mentale importante. Bon sang, il est peut-être même complètement dément ! Mais qui s’en foutait ? De tous les avantages que confère une richesse obscène, le meilleur était qu’on vous traitait comme un enfant en bas âge qui se dandine avec un tas de merde dans sa couche : tout le monde souriait agréablement et se bouchait le nez, pourvu que le chèque soit encaissé.
À mesure que les chemins de Cherr et Rudyard convergent, les frontières entre chasseur et proie s’estomperont, Plum les entraînant aux côtés de tous ceux qui lui ont déjà fait du tort. À mesure que les allégeances changeront, qui survivra au cauchemar qui se cache dans leur paisible ville canadienne, et qui sera complètement consumé ?
Il s’agissait d’un regard graphique profondément effrayant et inquiétant, mais jamais gratuit, sur la science et l’industrie devenues folles, et sur les traumatismes qui entourent ces événements. Plum est une figure tragique, un méchant fabriqué qui trouve son pouvoir dans le pouvoir, même si cela la laisse profondément isolée. Cherr est votre héroïne plus traditionnelle, se battant bec et ongles pour échapper à un destin grotesque. Dans une allégorie mortelle de la vie sociale des jeunes femmes nord-américaines – voire des jeunes femmes du monde entier – les deux sont opposées l’une à l’autre par des circonstances indépendantes de leur volonté et doivent se battre autant pour éviter de se faire du mal que pour se sauver. .
Et c’est là que réside le cœur surprenant de ce roman : la relation compliquée entre Cherr et Plum, mise en scène avec tant de vivacité et de sensibilité par Nick Cutter. Honnêtement, j’avais l’impression qu’il avait déchiré des parties de mon journal d’adolescent pour son livre, car, comme Cherr, j’étais autrefois angoissé par diverses amitiés qui me semblaient aussi vitales que l’oxygène. La grâce dont il fait preuve dans ses choix d’intrigue est exemplaire, même si sa représentation plausible de ce qui se passe lorsque l’humanité se mêle trop de la biologie laisse des frissons durables.
En savoir plus ou commander une copie