Le Conseil fédéral suisse a annoncé vendredi qu’il proposait d’interdire les symboles nazis suite à la montée de l’antisémitisme.
Dans un communiqué de presse, le Conseil a déclaré qu’il ouvrait une consultation sur une nouvelle loi qui considérerait d’abord les symboles nazis mais qui s’étendrait à l’interdiction d’autres symboles extrémistes à l’avenir. Selon le communiqué, des symboles tels que la croix gammée, le salut hitlérien et des symboles modifiés tels que les lettres codes « 18 » et « 88 » (à quelques exceptions près) doivent être inclus dans l’interdiction.
Le conseil a cité une forte augmentation des incidents antisémites en Suisse pour justifier cette proposition. La semaine dernière, plusieurs incidents antisémites, notamment des agressions physiques, ont été signalés à Zurich.
Le ministre de la Justice Beat Jans a déclaré que la Suisse « ne doit jamais tolérer le racisme et l’antisémitisme, pas dans notre société démocratique et libérale. C’est la conviction du Conseil fédéral.»
Le débat sur l’interdiction des symboles nazis en Europe s’inscrit dans le débat plus large sur la répression de la négation du génocide et des discours de haine. Bien qu’il y ait eu des désaccords sur les complications que de telles lois pourraient apporter à la liberté d’expression, le droit international établit une distinction entre la liberté d’expression et l’incitation à la haine. L’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, par exemple, qui couvre la liberté de religion ou de conviction, contient des limitations en tant que garanties pour protéger la sécurité, l’ordre, la santé, la moralité et les droits et libertés fondamentaux d’autrui.
De même, l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme préconise des limitations à la liberté de manifester ses convictions pour garantir la sécurité, l’ordre, la santé, la moralité publics et la protection des droits et libertés d’autrui.
L’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme approuve les limitations à la liberté d’expression dans la mesure où elles sont dans l’intérêt de la sécurité publique, de la défense de l’ordre ou de la protection des droits d’autrui.