Les gouvernements de la République du Chili, de la République du Costa Rica, du Royaume d’Espagne, de la République française, du Luxembourg et du Mexique ont renvoyé jeudi l’Afghanistan pour une enquête plus approfondie à la Cour pénale internationale (CPI) pour violation des droits des femmes en Afghanistan. Dans un communiqué de presse, le Moniteur chilien des Affaires étrangères a déclaré :
Aujourd’hui, les gouvernements de la République du Chili, de la République du Costa Rica, du Royaume d’Espagne, de la République française, du Grand-Duché de Luxembourg et des États-Unis du Mexique ont soumis une saisine de la situation en République islamique d’Afghanistan au Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale, compte tenu de la détérioration des conditions et de la gravité de la situation de toutes les femmes et filles afghanes.
Puisqu’il apparaît qu’un ou plusieurs crimes ont été commis relevant de la compétence de la Cour, les États parties susmentionnés ont demandé au procureur de prendre en compte les crimes commis contre les femmes et les filles après la prise du pouvoir par les talibans en 2021, dans le cadre de leur enquête sur la situation en la République islamique d’Afghanistan, dans le but de déterminer si une ou plusieurs personnes spécifiques devraient être accusées de la perpétration de ces crimes, qui auraient eu lieu le 1er mai 2003 ou après cette date.
L’enquête de la CPI sur l’Afghanistan, qui a débuté en 2020 et a repris en 2022 après une brève suspension, est désormais invitée à donner la priorité aux crimes contre les femmes et les filles afghanes. Ces crimes, qui relèvent de la compétence de la CPI, sont cruciaux pour établir les responsabilités et poursuivre les responsables.
Cela survient alors que la Conférence des Nations Unies sur la responsabilité en matière de genre et la justice a réuni jeudi à Genève des dirigeants, des décideurs politiques et des défenseurs du monde entier pour répondre au besoin urgent de justice et de responsabilité pour les femmes et les filles afghanes qui subissent une oppression systématique. L’événement, organisé par le Forum des femmes sur l’Afghanistan aux côtés des missions permanentes du Chili et de l’Espagne, a mis en lumière les graves violations des droits des femmes en Afghanistan et a mis l’accent sur une réponse mondiale à ces problèmes.
Cela survient alors que Richard Bennett, le rapporteur spécial des Nations Unies sur l’Afghanistan, a préconisé une « approche tous outils » dans son rapport d’août au Conseil des droits de l’homme, « qui combine la responsabilité et une documentation accrue avec un plus grand soutien, une participation et une protection du peuple afghan ».