L’Azerbaïdjan a demandé lundi aux juges de la Cour internationale de Justice (CIJ) de rejeter l’affaire de « discrimination raciale » engagée par l’Arménie en septembre 2021, dans laquelle cette dernière accusait l’Azerbaïdjan de discrimination et de nettoyage ethnique du peuple arménien en violation de la Convention internationale. sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CERD).
Le vice-ministre de la République d’Azerbaïdjan, Elnur Mammadov, a affirmé que l’Arménie avait abusé de la CERD en fondant ses plaintes sur l’article 22 de la convention en invoquant des allégations de « mauvais traitements graves infligés aux Arméniens, notamment aux soldats, aux prisonniers de guerre et aux civils » liés au conflit militaire autour du Nagorny. -La région du Karabakh parce que « de telles questions ne se prêtent pas à la compétence de la CIJ en vertu de la CERD ». Il a également ajouté que l’Arménie n’avait pas poursuivi les négociations avec l’Azerbaïdjan pour tenter de résoudre le différend avant de s’adresser aux tribunaux comme le demande l’article 22.
L’avocat azerbaïdjanais, Samuel Wordsworth, a confirmé l’argument d’Elnur Mammadov selon lequel la CIJ n’a pas compétence pour statuer sur les plaintes déposées par l’Arménie. Selon Wordsworth, toutes les allégations invoquées par l’Arménie « constitueraient, si elles étaient prouvées, des violations graves du droit international humanitaire » qui ne relèvent pas du champ d’application de la CIEDR, et les lier à l’application ou à l’interprétation de la CIEDR est une « confusion inadmissible ». » entre la convention mentionnée et le droit international humanitaire.
L’affaire est liée au conflit de longue date entre les deux pays au sujet de la région du Haut-Karabakh, située en Azerbaïdjan mais sous le contrôle des forces arméniennes depuis 1994 et qui abrite l’État séparatiste d’Artsakh. En septembre 2023, l’Azerbaïdjan a mené une opération militaire dans la région contestée et a réussi à mettre fin au contrôle arménien, ce qui a conduit à la dissolution officielle de l’État d’Artsakh et à la fuite de la quasi-totalité de la population habitant la région vers l’Arménie. L’Azerbaïdjan est tenu à certaines obligations envers le peuple arménien en vertu de la CEDR, comme permettre le retour en toute sécurité et sans entrave des citoyens arméniens qui ont quitté le Haut-Karabakh, en plus de garantir que ceux qui ont choisi de rester soient traités équitablement et correctement. Cependant, ces obligations n’ont pas été jugées crédibles par l’Arménie, et cette dernière a dû se tourner vers la justice internationale pour demander des mesures provisoires contre ce qu’elle appelle le « nettoyage ethnique » des Arméniens et la destruction délibérée de leur culture.
L’affaire entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est toujours pendante devant la CIJ. Les audiences se dérouleront toute la semaine jusqu’au 19 avril.