Un tribunal du Vatican a condamné samedi le cardinal Angelo Becciu à 5,5 ans de prison après que le prélat ait été reconnu coupable de détournement de fonds et de fraude en relation avec un scandale d’investissement immobilier qui a coûté des millions d’euros au Vatican. Le cardinal a également été condamné à une amende de 8 000 € et interdit d’exercer des fonctions publiques au Saint-Siège. Les neuf coaccusés de Becciu ont été condamnés à des peines allant d’une amende de 1 750 € à 7 ans d’emprisonnement pour leurs rôles, tandis qu’un autre coaccusé a été acquitté de toutes les charges retenues.
Becciu, ancien substitut aux Affaires générales à la Secrétairerie d’État du Vatican, a été accusé d’être impliqué dans un investissement immobilier raté à Londres qui a entraîné une perte de 139 millions d’euros pour le Saint-Siège. Le Vatican a également accusé Becciu d’avoir fourni 575 000 € de fonds du Secrétariat d’État, destinés à aider une religieuse colombienne kidnappée au Mali, à un associé qui les utilisait pour ses dépenses personnelles. En outre, les procureurs affirment que Becciu a fourni Fonds de secrétariat à la coopérative de son frère.
L’homme d’affaires Raffaele Mincione et le courtier Gianluigi Torzi, condamnés respectivement à 5,5 et 6 ans de prison, ont joué un rôle clé dans ce scandale. Mincone était initialement propriétaire de la propriété londonienne dans laquelle le Secrétariat avait investi, et Torzi a usurpé une participation majoritaire une fois qu’il est devenu clair que Mincone dilapidait les fonds du Secrétariat.
Les procureurs avaient initialement requis une peine de 7,25 ans contre le cardinal. Alors que la décision du tribunal était inférieure de près de deux ans à la recommandation des procureurs, les coaccusés Enrico Crasso et l’ancien fonctionnaire du Secrétariat d’État Fabrizio Tirabassi ont tous deux été condamnés à sept ans de prison pour leurs transactions d’investissement.
Le tribunal a ordonné la confiscation de €219 254 692 du les prévenus, qui devront également payer un total de 201 810 000 € de dommages et intérêts civils au Vatican, plus les frais de justice.
En 2022, le Saint-Siège a créé un comité d’investissement pour superviser la gestion des fonds de l’Église suite à la découverte du scandale. Peu de temps après, le Vatican a décidé de consolider ses comptes d’investissements étrangers sous la responsabilité de sa banque centrale, qui sera supervisée par le nouveau comité.