Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a exhorté lundi les autorités éthiopiennes à mettre en œuvre des recommandations cruciales pour renforcer la liberté de la presse et garantir la sécurité des journalistes.
Dans le rapport, le CPJ conclut ses cinq années de recherche et détaille les défis importants auxquels sont confrontés les professionnels des médias en Éthiopie, notamment les arrestations arbitraires, les agressions physiques et les mesures juridiques restrictives. Il détaille des cas d’agressions physiques contre des professionnels des médias, notamment la mort non résolue de deux journalistes, Dawit Kebede Araya et Sisay Fida.
Le document du CPJ décrit une tendance aux détentions arbitraires et aux menaces juridiques contre les journalistes, en particulier pendant la guerre civile au Tigré de 2020 à 2022. Selon le rapport, des dizaines de journalistes ont été détenus, souvent sans inculpation formelle ni accès à un tribunal.nsel. Beaucoup ont été détenus dans des sites de détention non officiels, tels que le camp militaire d’Awash Arba, où les détenus ont signalé des conditions difficiles et un accès limité à leur famille ou à une représentation légale.
Le rapport souligne également les inquiétudes concernant le cadre juridique éthiopien, en particulier en ce qui concerne la proclamation des médias et les lois antiterroristes. Bien que l’Éthiopie ait introduit des réformes, le CPJ note que ces lois sont toujours utilisées pour cibler les journalistes, restreindre l’accès à l’information et fermer les médias. Le rapport cite des cas où des journalistes étrangers ont été expulsés et des médias locaux ont été suspendus sur la base de vagues accusations liées à la sécurité nationale ou à des propos haineux.
En conséquence, le groupe conclut qu’il reste des défis à relever pour créer un environnement dans lequel les journalistes peuvent exercer librement leurs activités malgré les réformes. La déclaration du CPJ appelle les autorités éthiopiennes à prendre en compte les recommandations présentées lors de l’examen de l’ONU et à prendre des mesures concrètes pour sauvegarder la liberté de la presse.
Les questions soulignées par le CPJ font écho aux principes plus larges de l’État de droit, qui englobent la protection des droits individuels et la garantie de processus juridiques transparents. La constitution éthiopienne consacre ces principes, garantissant la liberté d’expression, des procès équitables et le droit à la vie privée. Le CPJ souligne que le pays est signataire d’accords internationaux sur les droits de l’homme, tels que la Charte africaine des droits de l’homme. Malgré ces engagements, l’organisation affirme que l’environnement juridique des médias reste répressif, limitant la capacité des journalistes à couvrir librement les questions d’intérêt public.
Le rapport précède l’examen de l’Éthiopie par les Nations Unies dans le cadre du processus d’Examen périodique universel (EPU), qui examine les pratiques en matière de droits de l’homme de tous les États membres de l’ONU. Le processus d’EPU de l’ONU permet aux États membres et aux ONG d’évaluer les pratiques en matière de droits de l’homme et de proposer des recommandations d’amélioration.
L’Examen périodique universel de l’Éthiopie est prévu pour le 12 novembre 2024.