Le 4 juin, le ministère japonais de la Défense a confirmé pour la première fois qu’un drone militaire chinois de reconnaissance et d’attaque avait survolé les eaux au large de l’île japonaise d’Amami Oshima, dans la préfecture de Kagoshima.
Un véhicule aérien sans pilote (UAV) de moyenne altitude et longue endurance (MALE) TB-001, utilisé par l’Armée populaire de libération, a été aperçu en train de voler depuis la mer de Chine orientale entre le matin et l’après-midi du 4 juin. Le drone est passé entre l’île principale d’Okinawa et Miyakojima, puis s’est dirigé vers l’océan Pacifique, selon un communiqué ce jour-là du ministère de la Défense. Il a ensuite survolé l’océan Pacifique vers le nord jusqu’à la côte d’Amami Oshima, puis a fait demi-tour et est revenu sur la même route, en direction du continent chinois, indique le communiqué.
La Force aérienne japonaise d’autodéfense (JASDF) a dépêché des avions de combat pour faire face au drone, qui menaçait de s’introduire dans l’espace aérien territorial du Japon. En fin de compte, le drone n’a pas violé l’espace aérien japonais.
Le 27 mai, la JASDF a également repéré pour la première fois un autre type de drone chinois de reconnaissance et d’attaque, le Wing Loong-10, survolant la mer de Chine orientale. Cela a également forcé les avions de combat japonais à se dépêcher pour intercepter le drone, vu pour la première fois en opération au nord d’Okinawa.
Le ministère de la Défense surveille attentivement les actions de l’armée chinoise, qui semble intensifier ses activités autour de l’archipel japonais.
Le ministère n’a pas révélé les résultats de son analyse sur l’objectif des récents vols des drones chinois.
Pourtant, le Livre blanc sur la défense 2023 publié par le ministère japonais de la Défense en juillet 2023 aborde le sujet :
La Chine développe rapidement une variété de véhicules aériens sans pilote (UAV), y compris les drones à haute altitude et longue endurance (HALE) destinés à la reconnaissance et à d’autres fins, ainsi que ceux capables de transporter des armes telles que des missiles. Certains d’entre eux sont déployés et activement exportés. En fait, il est suggéré que l’armée de l’air chinoise ait créé une unité de drones pour les missions d’attaque et utilise fréquemment des drones à des fins de reconnaissance et à d’autres fins dans les eaux et l’espace aérien entourant la Chine.
Dans l’optique d’une Chine plus affirmée, depuis les années 2010, la Force terrestre d’autodéfense japonaise a déployé rapidement des unités de missiles dans la chaîne d’îles Nansei, au sud-ouest du pays, qui s’étend sur environ 1 200 kilomètres de Kagoshima à Okinawa, s’étendant vers le sud-ouest en direction de Taiwan. La chaîne comprend les îles contestées Senkaku/Diaoyu, contrôlées par le Japon mais également revendiquées par la Chine et Taiwan.
Selon certaines informations, des installations de stockage de missiles seraient en cours de construction dans des tunnels situés dans les montagnes de l’île d’Amami Oshima et sur un terrain plat de l’île de Miyakojima à Okinawa. Des drones chinois pourraient espionner ces installations.
Ces dernières années, la Chine a apparemment cherché à affirmer sa présence militaire et a intensifié ses contestations face aux revendications maritimes de ses voisins dans les mers de Chine orientale et méridionale et ailleurs. Ses garde-côtes effectuent des incursions répétées dans les eaux entourant les îles Senkaku, administrées par le Japon.
La chaîne de télévision publique japonaise NHK a rapporté le 2 juin que le China Coast Guard 2901, l’un des plus grands navires des garde-côtes chinois, naviguait de plus en plus près de la ligne médiane entre le Japon et la Chine dans la mer de Chine orientale tout en transmettant ses données de localisation.
Le navire est basé dans un port de la province du Zhejiang et mesure 165 mètres de long et a un déplacement d’environ 10 000 tonnes. Il transporte un canon de 76 millimètres.