Le Conseil des ministres du Liban a pris des mesures en vue d’accepter la compétence de la Cour pénale internationale (CPI) sur son territoire vendredi en ordonnant à son ministère des Affaires étrangères de soumettre une déclaration à la CPI, autorisant la Cour à enquêter et à poursuivre les crimes commis sur le territoire libanais depuis le 7 octobre. 2023.
Bien que le Liban ne soit toujours pas membre ayant ratifié le Statut de Rome de la CPI, le dépôt de la déclaration confère à la Cour le pouvoir d’enquêter sur les crimes graves commis au Liban au cours des six derniers mois. Depuis le 7 octobre, le Liban accuse Israël de violations répétées de sa souveraineté et du droit international à la suite d’affrontements entre le groupe armé Hezbollah et les forces israéliennes.
Ces affrontements en cours ont donné lieu à des échanges de missiles à travers la frontière, tuant environ 70 civils, dont le journaliste de Reuter Issam Abdallah. Un rapport de l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée concluait en mars que sa mort résultait d’une frappe de char israélien. La décision du Conseil des ministres libanais comprend également des instructions pour inclure le rapport dans ses plaintes auprès de l’ONU concernant Israël.
Human Rights Watch a documenté les allégations de ciblage de journalistes ainsi que de civils au Liban et a salué la décision du Conseil des ministres. Lama Fakih, directeur du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, a déclaré :
Le gouvernement libanais a franchi une étape historique vers l’obtention de justice pour les crimes de guerre commis dans le pays. Le ministre des Affaires étrangères devrait rapidement déposer une déclaration acceptant la compétence de la Cour pénale internationale et créer une voie permettant aux victimes de crimes de guerre, y compris ceux commis par les forces israéliennes, d’obtenir justice. Il s’agit d’un rappel important à ceux qui bafouent leurs obligations en vertu du droit de la guerre qu’ils risquent de se retrouver sur le banc des accusés.