Samedi, Israël a frappé une école dans le centre de Gaza, et le ministère de la Santé dirigé par le Hamas a rapporté que l’attaque avait blessé 100 Palestiniens et tué au moins 30. Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré sur Telegram que l’école était utilisée comme centre de commandement et de contrôle du Hamas et que le bâtiment servait à stocker de grandes quantités d’armes destinées à être utilisées contre Israël. Selon Tsahal, «« De nombreuses mesures ont été prises pour atténuer le risque de blesser des civils, notamment l’utilisation de munitions appropriées, la surveillance aérienne et des renseignements supplémentaires. »
Depuis l’attaque, une vidéo des suites de l’attaque a été vérifiée par plusieurs grands médias. La vidéo semble montrer des enfants parmi les victimes de l’attaque. Le Hamas a contesté les affirmations de l’armée israélienne selon lesquelles l’école était un centre de commandement et de contrôle. Il a également accusé Israël d’avoir tué des civils et d’avoir déplacé des femmes et des enfants.
L’attaque contre l’école de Deir al-Balah est la dernière en date de la campagne menée par l’armée israélienne à Khan Younis et dans ses environs, une région du sud de Gaza où Israël espère éliminer les dirigeants du Hamas. Le Service de défense civile de Gaza affirme que 170 personnes ont été tuées dans cette opération depuis le début de celle-ci lundi. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), plus de 190 000 Palestiniens ont été déplacés de Khan Younis à la suite des opérations militaires. Parallèlement, l’armée israélienne a ordonné aux civils de se réinstaller dans une « zone humanitaire adaptée » à al-Mawasi.
Les pratiques de l’armée israélienne pendant la guerre entre Israël et le Hamas ont été critiquées pour leur prétendu manque de proportionnalité et de nécessité militaire. En juin, une commission de l’ONU a publié un rapport accusant Israël et le Hamas de crimes de guerre. En outre, l’Afrique du Sud a ouvert une procédure pour génocide contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui est toujours en cours. Israël a nié les accusations de crimes de guerre et de génocide.
L’attaque intentionnelle d’hôpitaux et d’organisations d’aide humanitaire au sens de la Charte des Nations Unies est considérée comme un crime de guerre en vertu de l’article 8 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Il est également illégal, en vertu du droit international, de cibler des civils ou de ne pas faire de distinction entre civils et cibles militaires.
Le Statut de Rome prévoit une exception qui autorise les attaques contre les hôpitaux dans des circonstances limitées, à condition qu’il s’agisse d’objectifs militaires légitimes. Un objectif militaire est « tout bien qui, par sa nature, son emplacement, sa destination ou son utilisation, apporte une contribution effective à l’action militaire et dont la destruction totale ou partielle, la capture ou la neutralisation, dans les circonstances du moment, offre un avantage militaire précis ». Cette exception ne s’applique pas aux attaques contre le personnel et les institutions humanitaires.