Le ministre britannique de l’Intérieur, James Cleverly, a signé mardi un traité d’asile avec le Rwanda, dans le but de surmonter un récent arrêt de la Cour suprême du Royaume-Uni qui bloquait la politique du gouvernement visant à envoyer des demandeurs d’asile vers ce pays africain. Lors d’une conférence de presse, Cleverly a insisté sur le fait que « ce traité aborde toutes les questions de leurs seigneuries devant la Cour suprême ».
Cette politique a été initialement annoncée en avril 2022 dans le but d’empêcher les demandeurs d’asile de franchir la dangereuse traversée de la Manche et faisait partie de la campagne du Parti conservateur visant à « arrêter les bateaux ». Le gouvernement a annoncé qu’il enverrait les demandeurs d’asile entrés au Royaume-Uni sans papiers au Rwanda pour que leurs demandes soient évaluées. Cette politique a suscité les critiques de nombreuses organisations caritatives et ONG et a finalement conduit à l’intervention de la Cour européenne des droits de l’homme pour arrêter les vols d’expulsion. Le plan a ensuite fait l’objet d’une série de contestations juridiques, qui ont abouti devant la Cour suprême du Royaume-Uni, qui a statué en novembre que le Rwanda n’était pas un pays sûr et que cette politique était illégale.
Cleverly s’est envolé pour Kigali et a signé ce dernier accord avec Vincent Biruta, le ministre rwandais des Affaires étrangères. Le nouveau traité garantira, selon le gouvernement, « que les personnes réinstallées au Rwanda dans le cadre du Partenariat ne risquent pas d’être renvoyées dans un pays où leur vie ou leur liberté serait menacée ». Il crée également une nouvelle instance d’appel, composée de juges de différentes nationalités, pour entendre les appels individuels. Enfin, il renforce le Comité de suivi indépendant, qui supervisera des aspects tels que les conditions d’accueil, le traitement des demandes d’asile et le soutien continu aux individus. Cleverly a déclaré que « la Cour suprême a reconnu que des changements pouvaient être apportés pour répondre à ses conclusions – ce traité répond directement à cela ». Le gouvernement a en outre annoncé une loi qui permettra au Parlement de confirmer que le Rwanda est un pays sûr, annulant ainsi les conclusions de fait de la Cour grâce à la doctrine de la souveraineté parlementaire.
Cependant, ce nouveau traité a été sévèrement critiqué par les groupes de défense des droits de l’homme et des droits des réfugiés. Le Conseil pour les réfugiés a déclaré que « la signature du nouveau traité rwandais, qui supprime le droit à un procès équitable sur le sol britannique, claque effectivement notre porte au nez des réfugiés qui ont tout perdu. Ce traité aura un impact dévastateur sur les demandeurs d’asile.» Les détracteurs ont également exprimé leurs inquiétudes quant au fardeau économique de la politique rwandaise. Cela a coûté au gouvernement britannique au moins 140 millions de livres sterling, et bien que Cleverly ait déclaré qu’il n’y avait aucune incitation financière pour ce nouveau traité, “dIl est important de faire face à la migration, et ce n’est pas une option gratuite.