Le parlement somalien a approuvé samedi une proposition visant à amender sa constitution, qui révisera son système électoral et réintroduira le suffrage universel.
Le vote, qui a été unanime, modifiera les quatre premiers chapitres de la constitution de transition du pays, pour introduire un vote électoral présidentiel. Cela donnera au peuple somalien le pouvoir de choisir directement son président. Le président élu nommera ensuite le Premier ministre. Le gouvernement dit espérer promouvoir un système multipartite indépendant et exempt de corruption.
La proposition d’amendements est intervenue après que le gouvernement a annoncé qu’il mettrait fin au système de vote indirect en mai 2023, alors que le pays est aux prises avec la faiblesse des structures étatiques et l’insécurité. La Somalie dispose actuellement d’un système électoral complexe et indirect, dans lequel les citoyens ne participent pas aux élections à raison d’une personne, d’une voix. Le président est plutôt élu par les membres de la Chambre du peuple, qui sont choisis par des délégués nommés par les chefs de clan et des membres de la société civile, qui sont choisis par les responsables régionaux de l’État.
Le vote a été critiqué par l’ancien président Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, qui a affirmé que le plan était une tentative du président Hassan Cheikh Mahmud de prendre le contrôle du Parlement et de garantir ses propres intérêts. Ses critiques ont été reprises par l’ancien président Mohamed Farmaajo, qui a déclaré dans une déclaration sur X que la constitution amendée avait été adoptée par un « processus illégal » et que les amendements ne reflétaient pas la situation politique actuelle.
En outre, le gouvernement régional du Puntland, dans le nord-est de la Somalie, a annoncé qu’il boycotterait les amendements constitutionnels, affirmant qu’il agirait comme une administration indépendante jusqu’à ce qu’une constitution soit adoptée par référendum.