Le président américain Joe Biden a publié jeudi un décret autorisant l’imposition de sanctions contre les colons israéliens violents en Cisjordanie. La première série de sanctions en vertu de cet ordre vise quatre individus impliqués dans la violence des colons contre les Palestiniens : David Chai Chasdai, Einan Tanjjl, Shalom Zicherman et Yinon Levi. Les sanctions imposées comprennent le blocage des avoirs financiers des individus et l’interdiction de leur entrée aux États-Unis.
Le Département d’État américain, en collaboration avec la Maison Blanche, a compilé des preuves étayant les accusations portées contre les colons visés. Les allégations incluent l’incitation à des émeutes, l’agression de civils palestiniens, l’incendie de bâtiments et la destruction de biens. Les incidents spécifiques cités incluent la mort d’un civil palestinien, des agressions contre des agriculteurs et des militants, et des menaces contre des civils s’ils ne quittaient pas leur domicile.
En décembre, le secrétaire d’État Antony Blinken a annoncé une politique ciblant les colons israéliens extrémistes impliqués dans les violences en Cisjordanie. Cette politique vise à refuser des visas aux « individus soupçonnés d’avoir participé à des atteintes à la paix, à la sécurité ou à la stabilité en Cisjordanie ». Blinken a ajouté : « Les membres de la famille immédiate de ces personnes peuvent également être soumis à ces restrictions. »
En réponse aux sanctions, le bureau du Premier ministre israélien a déclaré : « L’écrasante majorité des habitants de Judée-Samarie sont des citoyens respectueux des lois, dont beaucoup se battent actuellement – en tant que conscrits et réservistes – pour défendre Israël. Israël agit contre tous les Israéliens qui enfreignent la loi, partout ; par conséquent, des mesures exceptionnelles ne sont pas nécessaires.
La Cisjordanie, sous occupation israélienne depuis 1967, a vu les tensions monter après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre. Les colonies israéliennes en Cisjordanie, abritant environ 490 000 colons, sont considérées comme illégales au regard du droit international. Le groupe israélien de défense des droits humains Yesh Din a documenté 242 incidents de violence de colons au cours des deux premiers mois ayant suivi le 7 octobre. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires a signalé 1 225 incidents de violence de colons en 2023, entraînant le déplacement de ménages palestiniens. Au moins 317 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes et les colons en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza.
La publication de ce décret par le président Biden intervient à un moment où il fait face à des réactions négatives pour son soutien à l’offensive israélienne à Gaza. Le Conseil américain des relations islamiques (CAIR), qui a critiqué le soutien de Biden à Israël, a appelé Biden à étendre les sanctions pour inclure le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, accusant Ben-Gvir de permettre la violence des colons.