Auteur : Bannister
Beaucoup pensent qu’une condamnation signifie la fin de toute enquête. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Depuis 2014, le ministère public a la possibilité d’ouvrir une enquête dite pénale.
L’enquête pénale est relativement méconnue. Pourtant, cela peut avoir des conséquences considérables pour vous, en tant que condamné ou en tant que famille ou ami d’un condamné. Alors approfondissons ce sujet.
L’enquête criminelle : quoi ?
Une enquête pénale se concentre sur la personne condamnée ou sur un tiers malhonnête. L’objet est de localiser, identifier et saisir des biens pour procéder au paiement des confiscations, des amendes et des frais de justice. Il s’agit donc d’une nouvelle enquête distincte qui aura lieu après la condamnation.
Tout d’abord, revenons à l’essentiel : lorsqu’une personne est reconnue coupable, le tribunal peut imposer des amendes, des confiscations et le paiement des frais de justice. Bien que ces trois cas diffèrent, ils ont la même conséquence : le condamné doit verser une certaine somme à l’État belge.
Le ministère public peut ouvrir une enquête pénale lorsque l’obligation de paiement de la personne condamnée est « importante » et résulte de faits « graves ».
Une obligation de paiement « importante » concerne une dette d’au moins 10 000 euros. Les « infractions graves » sont des délits passibles d’une peine de prison d’au moins un an. Il est important que vous ne soyez pas condamné à un an de prison. Dès que la loi permet une telle sanction pour ces faits, la condition est remplie. Une enquête pénale peut donc également être ouverte si, par exemple, vous avez été condamné à des travaux d’intérêt général.
L’enquête pénale : contre qui ?
L’enquête pénale peut être ouverte contre une personne condamnée qui manque à ses obligations de paiement ou contre laquelle il existe des indices concrets qu’elle manquera à son obligation de paiement. Attention : même si vous aviez encore la possibilité de payer, l’enquête peut déjà être ouverte.
En outre, des enquêtes pénales sont également possibles contre des « tiers voyous ». Il s’agit de personnes qui coopèrent consciemment avec la personne condamnée pour que ses biens restent hors de portée des obligations de paiement. Cela peut impliquer des membres de la famille ou des amis.
L’enquête pénale : comment ?
Le ministère public se verra doté de pouvoirs étendus pour retrouver les avoirs d’une personne condamnée ou d’un tiers malhonnête. Ils peuvent par exemple fouiller des véhicules sur la voie publique, fouiller le tiers condamné ou malhonnête, effectuer des perquisitions bancaires et faire des observations. Avec l’autorisation du juge qui a prononcé la peine, ils peuvent même exercer des pouvoirs qui appartiennent normalement au juge d’instruction, comme mettre des écoutes téléphoniques ou perquisitionner des domiciles.
Dans le cadre d’une enquête pénale, le ministère public peut saisir les biens appartenant au condamné et au tiers escroc. Cela s’applique aussi bien aux biens meubles qu’aux biens immobiliers. Il n’est pas nécessaire que ces biens soient liés au crime pour lequel la condamnation initiale a été prononcée.
Le ministère public n’a pas besoin de l’autorisation préalable du juge qui a prononcé la peine pour procéder à cette saisie. De plus, la saisie peut être effectuée sans avertissement préalable.
Vous pouvez contester une telle saisie (une fois qu’elle a été effectuée) en adressant une requête motivée au ministère public. Si le ministère public rejette cette demande, vous pouvez faire appel auprès du juge chargé de la détermination de la peine dans un délai de 15 jours.
Bron : Bannister