Les États-Unis ont imposé mardi des sanctions à la juge russe Olesya Mendeleïeva en raison de son implication dans la détention d’Alexeï Gorinov, un militant condamné à sept ans de prison pour s’être opposé à la guerre russe en Ukraine.
Le Département du Trésor américain a imposé les sanctions, gelant tous les avoirs que Mendeleeva pourrait détenir sous la juridiction américaine et empêchant les entités américaines de collaborer avec elle. Le département a affirmé que l’implication de Mendeleïeva dans l’affaire Gorinov illustrait la nature arbitraire du système judiciaire russe. Le sous-secrétaire par intérim du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Bradley T. Smith, a déclaré :
La manipulation par la Russie de son système juridique fait taire la dissidence et étouffe la vérité sur la guerre indéfendable de la Russie contre l’Ukraine… Les États-Unis se joignent à la société civile et aux experts internationaux des droits de l’homme pour appeler à la libération immédiate et inconditionnelle de Gorinov et à la libération de tous les autres personnes arbitrairement détenues par la Russie.
Les sanctions contre Mendeleïeva ont été promulguées dans le cadre de la loi Global Magnitsky sur la responsabilité en matière de droits de l’homme, qui cible les individus impliqués dans de graves violations des droits de l’homme et dans la corruption.
Gorinov, ancien membre du conseil municipal de Moscou, a été condamné en juillet 2022 en vertu des lois russes controversées sur la censure de guerre après avoir publiquement critiqué l’invasion de l’Ukraine par la Russie lors d’une réunion du conseil. Ses remarques incluaient des déclarations sur la mort d’enfants à cause du conflit et qualifiaient les actions militaires de « guerre », contrairement à la caractérisation du conflit par le Kremlin comme une « opération spéciale ». Après sa première condamnation, Gorinov a fait face à des accusations supplémentaires et a été condamné à une nouvelle peine de trois ans en novembre 2024 pour avoir prétendument justifié le terrorisme lors de conversations avec des codétenus.
Selon le Département du Trésor américain, des rapports indiquent que Gorinov a subi de mauvais traitements pendant son incarcération. De tels traitements incluent des allégations de violences physiques et de refus de soins médicaux. La santé de Gorinov s’est considérablement détériorée au cours de son emprisonnement, ce qui a incité les défenseurs internationaux des droits humains à exiger sa libération.
Cette évolution se produit dans un contexte de surveillance mondiale croissante du traitement réservé aux dissidents par la Russie et du conflit en cours en Ukraine. L’action du gouvernement américain s’aligne sur les appels internationaux plus larges à la responsabilisation concernant les violations des droits humains en Russie, en particulier concernant ceux qui s’opposent au discours du Kremlin sur la guerre. Les groupes de défense des droits affirment que le cas d’Alexei Gorinov met en évidence les risques encourus par les individus qui contestent les discours de l’État dans un environnement de plus en plus répressif.