Le département américain de la Défense va déplacer un escadron d’avions de chasse au Moyen-Orient et maintenir un porte-avions dans la région, a annoncé vendredi le Pentagone, alors que le président Joe Biden a tenu sa promesse de renforcer la présence militaire américaine pour aider à défendre Israël contre d’éventuelles attaques de l’Iran et de ses mandataires et à protéger les troupes américaines.
Dans un communiqué, le ministère a déclaré que le secrétaire à la Défense Lloyd Austin avait également commandé des croiseurs et des destroyers supplémentaires capables de défendre des missiles balistiques dans les régions européennes et du Moyen-Orient et qu’il prenait des mesures pour y envoyer davantage d’armes de défense antimissile balistique terrestres.
Ces changements surviennent alors que les dirigeants américains s’inquiètent de l’escalade de la violence au Moyen-Orient en réponse aux récentes attaques d’Israël contre les dirigeants du Hamas et du Hezbollah, qui ont déclenché des menaces de représailles.
Lors d’un appel téléphonique jeudi après-midi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Biden a discuté de nouveaux déploiements militaires américains pour se protéger contre d’éventuelles attaques de missiles balistiques et de drones, selon la Maison Blanche. En avril, les forces américaines ont intercepté des dizaines de missiles et de drones tirés par l’Iran contre Israël et ont contribué à les abattre presque tous.
L’assassinat du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh mercredi à Téhéran et du haut responsable du Hezbollah Fouad Shukur mardi à Beyrouth risque de dégénérer en une guerre régionale ouverte, l’Iran menaçant également de riposter après l’attaque sur son territoire. Israël a juré de tuer les dirigeants du Hamas après l’attaque du 7 octobre, qui a déclenché la guerre.
Austin a ordonné au groupe aéronaval Abraham Lincoln de se rendre au Moyen-Orient pour remplacer le groupe aéronaval Theodore Roosevelt, qui se trouve dans le golfe d’Oman mais devrait rentrer au pays plus tard cet été. Cette décision suggère que le Pentagone a décidé de maintenir un porte-avions en permanence dans la région comme moyen de dissuasion contre l’Iran au moins jusqu’à l’année prochaine.
Le Pentagone n’a pas précisé d’où viendrait l’escadron de chasseurs à réaction ni où il serait basé au Moyen-Orient. Un certain nombre d’alliés dans la région sont souvent disposés à y installer des forces militaires américaines mais ne veulent pas que cela soit rendu public.
La Maison Blanche a déclaré dans un communiqué que Biden « a réaffirmé son engagement envers la sécurité d’Israël contre toutes les menaces de l’Iran, y compris ses groupes terroristes mandataires, le Hamas, le Hezbollah et les Houthis ».
Plus tôt vendredi, Sabrina Singh, porte-parole du Pentagone, a déclaré aux journalistes que des mesures étaient en cours. Elle a déclaré qu’Austin « dirigerait plusieurs » mouvements de forces pour fournir un soutien supplémentaire à Israël et renforcer la protection des troupes américaines dans la région.
Les responsables militaires et de la défense ont envisagé un large éventail d’options, allant de navires et d’escadrons d’avions de chasse supplémentaires à des systèmes de défense aérienne ou des drones supplémentaires. Dans de nombreux cas, les États-Unis ne fournissent pas de détails car les pays hôtes sont très sensibles à la présence de forces américaines supplémentaires et ne veulent pas que ces mouvements soient rendus publics.
On ne sait pas encore quels nouveaux navires seront acheminés vers le Moyen-Orient.
Les États-Unis ont une présence navale constante dans cette région et dans l’est de la mer Méditerranée, notamment deux destroyers de la marine, le Roosevelt et le Bulkeley, ainsi que le Wasp et le New York. Le Wasp et le New York font partie du groupe amphibie et transportent une unité expéditionnaire de la Marine qui pourrait être utilisée si une évacuation du personnel américain était nécessaire.
Par ailleurs, un responsable américain a déclaré que deux destroyers de la marine américaine actuellement au Moyen-Orient se dirigeraient vers le nord, en remontant la mer Rouge, en direction de la mer Méditerranée. Au moins l’un d’entre eux pourrait rester en Méditerranée si nécessaire. Le responsable s’est exprimé sous couvert d’anonymat pour discuter des mouvements de troupes.
Tara Copp est correspondante de l’Associated Press au Pentagone. Elle était auparavant chef du bureau du Pentagone de Sightline Media Group.