Iran Human Rights (IHRNGO) a rapporté lundi qu’au moins 31 femmes ont été exécutées en vertu de la loi islamique dans le pays en 2024, ce qui représente le bilan annuel le plus élevé depuis 17 ans. Le rapport souligne également une augmentation inquiétante des exécutions qui touchent de manière disproportionnée les femmes détenues.
Le rapport indique qu’environ 70 pour cent d’entre eux ont été accusés d’avoir tué leur partenaire masculin, souvent dans le contexte d’un mariage abusif, y compris des enfants mariés. Cependant, le système judiciaire iranien ne reconnaît pas les circonstances atténuantes telles que la violence conjugale ou le viol conjugal en vertu de la charia. De plus, les qisas (justice rétributive) iraniennes permettent à la famille de la victime d’exiger soit l’exécution, soit le pardon, soit la diyya (le prix du sang). La loi a contribué à l’augmentation du nombre d’exécutions de femmes.
La loi iranienne contre les stupéfiants a également contribué à l’impact disproportionné de la peine capitale sur les femmes. Même si la réforme de 2017 a initialement réduit les exécutions liées à la drogue, les peines de mort liées à la drogue ont atteint un niveau record au cours des neuf dernières années. Le groupe a affirmé que de nombreuses femmes risquaient la peine capitale même si elles n’avaient pas l’intention de commettre le crime, soit sous la contrainte, soit sans avoir conscience de leur implication.
L’opacité du système judiciaire iranien exacerbe également les inégalités entre les sexes. Les données officielles révèlent que seulement 26 % des exécutions de femmes sont rendues publiques, ce taux étant tombé à une moyenne de 12 % depuis 2021. De plus, le nombre de femmes détenues dans le couloir de la mort reste inconnu. Parmi eux figurent les militants kurdes Varisheh Moradi et Pakhshan Azizi, qui pourraient être exécutés dans les mois à venir.
Le recours généralisé à la peine capitale en Iran viole l’article 6(2) du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui prévoit que la peine de mort ne peut être prononcée que pour les crimes les plus graves. En août, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, a exhorté les autorités iraniennes à imposer un moratoire sur la peine de mort. Plusieurs experts de l’ONU ont également exprimé leurs inquiétudes face aux graves violations du droit à un procès équitable et à une procédure régulière, exigeant la fin de cette pratique en septembre. En outre, Maryam Radjavi, politicienne dissidente iranienne et dirigeante des Moudjahiddines du peuple d’Iran (MEK), a présenté un plan en dix points qui positionne l’abolition de la peine de mort comme un élément central de l’avenir de l’Iran, plaidant pour la cessation de la peine de mort. des pratiques inhumaines telles que la pendaison quotidienne de jeunes et l’exécution de femmes.
À la suite des manifestations « Femme, vie, liberté » de 2022 et de l’introduction du « Plan Noor » visant à imposer le « hijab approprié » en avril 2024, les autorités iraniennes ont intensifié leurs attaques contre les femmes par la peine capitale.