Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé samedi que les frappes israéliennes ont tué 89 Palestiniens au cours des deux derniers jours dans le cadre de la guerre en cours entre Israël et le Hamas. Les attaques ont eu lieu au milieu d’affrontements dans les zones centrales et méridionales de l’enclave, à l’approche du lancement prévu d’une campagne de vaccination contre la polio.
Le ministère a fourni des détails sur ces frappes, affirmant que les forces israéliennes ont perpétré cinq massacres contre des familles dans la bande de Gaza au cours des dernières 48 heures, faisant 89 morts et 205 blessés. Plusieurs victimes restent sans décompte, bloquées sur des routes inaccessibles aux ambulances et aux équipes de la défense civile. Le total des victimes de l’agression israélienne depuis le 7 octobre s’élève à 40 691 morts et 94 060 blessés.
Ces frappes ont eu lieu alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé jeudi qu’Israël avait accepté de respecter une « pause humanitaire » d’au moins trois jours dans certaines zones de Gaza. Ces pauses devaient permettre aux responsables de la santé de l’ONU d’administrer des vaccins contre la polio dans le territoire après la découverte d’un cas de polio dans l’enclave.
En vertu du droit international humanitaire (Règle 55), les parties au conflit doivent permettre et faciliter le passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire aux citoyens dans le besoin. La Quatrième Convention de Genève impose également à la puissance occupante l’obligation de garantir l’approvisionnement en nourriture et en médicaments de la population des territoires occupés.
Dimanche, la campagne de vaccination contre la polio, dirigée par l’ONU, a débuté dans le centre de Gaza, dans le but de prévenir une épidémie en vaccinant 90 % des enfants de moins de 10 ans de la région. Cette opération fait suite à la confirmation la semaine dernière qu’un bébé était partiellement paralysé par le poliovirus de type 2, le premier cas de ce type dans le territoire depuis 25 ans. L’opération, organisée par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le ministère palestinien de la Santé, se poursuivra dans les prochains jours, à condition que la trêve temporaire entre le Hamas et les forces israéliennes soit maintenue.
L’OMS, en collaboration avec d’autres agences des Nations Unies et le ministère palestinien de la Santé, prévoit de vacciner plus de 640 000 enfants. Pour y parvenir, les équipes de l’UNRWA commenceront à administrer des vaccins oraux dans les centres de santé, les cliniques mobiles, les abris et les tentes dans les prochains jours.
Les organismes des Nations Unies impliqués dans la campagne et les hauts responsables ont souligné l’importance de maintenir la sécurité des personnels de santé et de la population de Gaza. Philippe Lazzarini, le directeur général de l’UNRWA, a écrit sur les réseaux sociaux : « Pour que cela fonctionne, les parties au conflit doivent respecter les pauses temporaires dans la zone. Pour le bien des enfants de la région, un cessez-le-feu durable est attendu depuis longtemps. » Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a ajouté : « En fin de compte, le meilleur vaccin pour ces enfants est la paix. »
Yousef Abu Al-Reesh, vice-ministre de la Santé de Gaza, a déclaré aux journalistes à l’hôpital Nasser que les équipes de vaccination s’efforceraient d’atteindre autant de zones que possible pour assurer une large couverture. Il a toutefois souligné que si la communauté internationale voulait vraiment que la campagne réussisse, elle devrait appeler à un cessez-le-feu, rappelant que le poliovirus ne s’arrête pas et peut atteindre n’importe où.