Les organisations de défense de la liberté de la presse ont exhorté jeudi le gouvernement géorgien à protéger les journalistes suite à une vague de menaces et de restrictions visant les journalistes couvrant les récentes élections législatives du pays.
Un rapport conjoint révèle un environnement préoccupant pour les journalistes couvrant les élections, qui se sont tenues le 26 octobre 2024. Lors d’un incident, un journaliste de CNews a été agressé dans un bureau de vote par trois individus. D’autres cas concernaient des attaques contre des caméramans avec leur équipement vandalisé, et des journalistes confrontés à des insultes, des menaces et des accusations d’être des « agents » ou des « ennemis du pays ». Deux journalistes étrangers, le reporter tchèque Ray Baseley et le photojournaliste suisse Stephan Goss, se sont vu refuser l’entrée en Géorgie. Baseley a été détenu pendant 34 heures sans contact avec son avocat pendant plus de 20 heures. Les autorités géorgiennes auraient invoqué des dispositions juridiques ambiguës pour justifier ces refus d’entrée.
L’hostilité contre les journalistes et les professionnels des médias en Géorgie est donc en partie le résultat des barrières juridiques et physiques accrues pour les journalistes. La réponse rapide pour la liberté des médias a noté que cette saison électorale reflète un schéma de répression plus long à l’encontre des médias géorgiens, aggravé par une législation qui cible la liberté du journaliste. En 2024, le gouvernement a réintroduit la loi sur la transparence de l’influence étrangère, une mesure obligeant les organisations à capitaux étrangers à s’enregistrer auprès de l’État. Cette décision a suscité de vives critiques dans le monde entier, car elle risque d’étouffer le journalisme indépendant, les experts de l’ONU affirmant que cela aurait « un effet dissuasif sur la société civile, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme ». On dit que cette loi reflète la législation russe sur les « agents étrangers » utilisée pour restreindre la presse et les organisations non gouvernementales. Cela pourrait faire craindre que la Géorgie ne revienne sur ses engagements démocratiques.
Le rapport cite également au moins 30 incidents d’agression, d’intimidation et de destruction de matériel contre des journalistes, principalement de la part de partisans du parti au pouvoir, le Rêve géorgien.
Le rapport conjoint a été signé par de nombreuses organisations de défense de la liberté de la presse telles que le Centre européen pour la liberté de la presse et des médias, l’Institut international de la presse, Media Freedom Rapid Response, Free Press Unlimited, entre autres.