Une coalition d’organisations humanitaires, de développement et de défense des droits de l’homme a exhorté mardi tous les États membres de l’ONU à se conformer à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) sur le caractère illégal de l’occupation israélienne du territoire palestinien. Cette décision intervient alors que l’Assemblée générale de l’ONU s’apprête à voter une résolution visant à mettre fin à l’occupation.
Les organisations ont souligné les conséquences humanitaires de l’occupation israélienne, notamment l’utilisation d’armes par les forces israéliennes et les colons, qui a entraîné des pertes civiles et des handicaps, la détention arbitraire et la poursuite de Palestiniens devant des tribunaux militaires israéliens, les déplacements forcés dus aux démolitions de maisons et à l’expansion des colonies israéliennes, ainsi qu’un régime discriminatoire de permis de séjour qui prive les Palestiniens de leur liberté de mouvement et de leur accès aux services de base. Les organisations ont écrit :
Ces pratiques se déroulent sans que personne ne rende de comptes depuis des décennies, mais leur intensification au cours des 11 derniers mois a conduit à une catastrophe humanitaire stupéfiante pour les Palestiniens dans tout le territoire palestinien occupé, alimentée par la fourniture pratiquement inconditionnelle d’armes, de pièces détachées et de matériel militaire. [] et des munitions.
Les organisations ont exhorté tous les gouvernements, y compris les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, à se conformer à l’avis consultatif de la CIJ, qui suggère aux États de cesser de transférer et de vendre des armes et des munitions à Israël. Elles ont souligné que le non-respect de cet avis porterait atteinte au droit international et aux institutions internationales.
En juillet, la CIJ a rendu un avis consultatif concluant que l’occupation et l’annexion du territoire palestinien par Israël, qui durent depuis des décennies, constituent une violation des principes fondamentaux du droit international humanitaire (DIH) et privent les Palestiniens de leurs droits humains. La CIJ a également déclaré que tous les États doivent s’abstenir de reconnaître la légalité de la présence d’Israël dans le territoire palestinien occupé et de lui apporter aide et assistance.
L’Assemblée générale de l’ONU devrait voter jeudi à 11h00, heure locale, un projet de résolution présenté par la Palestine, exigeant la fin de l’occupation d’ici un an.
Le projet de résolution, coparrainé par 30 pays, présente les principales demandes et actions fondées sur l’avis consultatif de la CIJ. Il demande à Israël de mettre fin à sa présence illégale dans le territoire palestinien occupé dans les 12 mois, de retirer toutes ses forces militaires, de cesser toutes ses activités de colonisation, d’évacuer tous les colons et de réparer les dommages causés. La résolution exhorte également tous les États à respecter leurs obligations en vertu du droit international, notamment en refusant de reconnaître la légalité de la présence d’Israël dans les territoires occupés et en établissant une distinction entre Israël et le territoire palestinien occupé. En outre, elle appelle à la création d’un mécanisme international de réparation et à la convocation d’une conférence des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève. La résolution souligne la nécessité de rendre des comptes pour les crimes internationaux graves et demande au Secrétaire général de rendre compte de la mise en œuvre de ces mesures dans les trois mois.
Lors de la dixième session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée, l’ambassadeur du Liban, Hadi Hachem, a soutenu le projet de résolution mais s’est demandé si Israël le respecterait et le mettrait en œuvre s’il était adopté. L’ambassadeur d’Iran, Amir Saeid Iravani, a souligné qu’Israël devrait cesser sa présence illégale dans le territoire palestinien occupé et cesser immédiatement toute activité de colonisation. Le représentant de l’Afrique du Sud a appelé ceux qui ont une influence sur Israël à « exercer une réelle pression » pour mettre fin à la guerre.
Avant de voter sur le projet de résolution, l’Assemblée générale de l’ONU devrait entendre d’autres États membres, dont l’Afrique du Sud et la Chine.