Auteur : Marc Vandecasteele (LegalNews)
Quels étaient les faits ?
Les salariés ont-ils droit au paiement de leurs congés annuels non pris ? En d’autres termes, peuvent-ils décider de ne pas exercer leur droit à l’arrêt de travail et d’opter plutôt pour l’indemnité pécuniaire de fin d’emploi ? Le droit de l’Union européenne empêche-t-il les États membres de prendre des mesures visant à empêcher un tel choix ?
Telles sont les questions qui se sont posées à la suite d’une affaire pendante devant le Tribunale di Lecce (Tribunal de première instance de Lecce, Italie). Cette juridiction souhaitait essentiellement savoir dans quelle mesure la directive sur le temps de travail s’opposait au paiement de congés annuels payés, c’est-à-dire à la conversion en montant monétaire du ou des droits non utilisés au salaire pour congés annuels payés. Cette affaire est née d’un litige entre BU, qui était fonctionnaire, et son employeur, la Comune di Copertino (municipalité de Copertino, Italie). BU souhaitait faire reconnaître le droit à une compensation financière pour les congés annuels payés qu’il n’a pas pris pendant la relation de travail.
Le point de vue de la Cour de Justice du 18 janvier 2024
L’article 7 de la directive 2003/88/CE du Parlement européen et du Conseil du 4 novembre 2003 sur certains aspects de l’aménagement du temps de travail ne s’oppose pas à une législation nationale qui n’autorise pas, à la fin de la relation de travail, les rémunérations non utilisées le congé annuel est payé, à condition que :
l’interdiction de réclamer une compensation financière ne s’applique pas au droit au congé annuel acquis au cours de l’année de référence au cours de laquelle la relation de travail a pris fin, le salarié a eu la possibilité de prendre un congé annuel payé au cours des années de référence précédentes ainsi que pendant la période minimale de transfert à prendre, l’employeur a encouragé le salarié à prendre des congés annuels payés, l’employeur a informé le salarié que les congés annuels payés non pris ne peuvent être accumulés au moment de la cessation d’emploi pour être échangés contre une compensation financière.
L’article 7, paragraphe 2, de la directive 2003/88 impose à l’employeur de démontrer qu’il a permis et encouragé le salarié à prendre le congé, qu’il l’a informé que le congé ne serait pas payable au moment de la cessation des fonctions et que le le salarié a néanmoins choisi de ne pas prendre son congé annuel. Si l’employeur ne l’a pas fait, une indemnité doit être versée au salarié.
Lire le communiqué de presse ici