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Suite à la pollution de la Mellier à Marbehan, le Service public de Wallonie mobilise ses équipes pour restaurer les impacts environnementaux et agricoles au plus vite. Le risque de dispersion de la pollution est à présent maîtrisé grâce à la présence de barrages absorbants et de dispositifs de pompage. L’interdiction de la pratique du kayak est désormais levée.
À la suite d’un vol de cuivre sur les installations d’Infrabel situées rue de Courtel à Marbehan, une pollution aux huiles contenant des PCB a été constatée sur le cours d’eau Mellier le 6 février dernier.
Les connexions des cuves d’huiles de refroidissement de quatre transformateurs ont été sectionnées par les voleurs et leur contenu s’est répandu sur le sol du site et dans des caniveaux conduisant à un bassin d’orage drainant qui se déverse dans le cours d’eau ; le volume d’huile estimé se situe entre 15000 et 17000 litres. Une partie de ces huiles continue encore de s’écouler à proximité d’une source qui alimente un petit ruisseau affluent de la Mellier en contrebas du site d’Infrabel.
Opérations de dépollution
Le département Police et Contrôle du SPW a donné injonction à INFRABEL de mandater une société de dépollution pour pomper les huiles restantes, tant sur le site que sur le cours d’eau avoisinant.
Les pompages ont pu commencer le 7 février et des barrages absorbants supplémentaires ont été placés sur la Mellier (affluent de la Rulles) et la Rulles. En date du 21 mars, le risque de dispersion de la pollution est maitrisé.
Impacts sur les milieux naturels : résultats des premières analyses
Outre les mesures d’urgence activées par le SPW le jour de la constatation de la pollution, l’Administration a mis en place une série d’actions visant à en évaluer les impacts sur le milieu naturel et l’environnement proche des cours d’eau potentiellement impactés.
Au niveau des PCB, il a été confirmé assez rapidement que les huiles n’en contenaient que de faibles quantités. Et les premiers résultats d’analyses d’eau sur la Mellier, la Rulles et la Semois pour les PCB n’indiquent à ce stade aucune pollution.
Au niveau des biotes et poissons, des pêches électriques ont été organisées par le SPW. L’analyse des chairs des poissons prélevées prend toutefois plus de temps que des analyses d’eau. Au vu des premiers résultats sur l’eau, on peut raisonnablement s’attendre à avoir des résultats négatifs.
Au niveau des terres agricoles, les parcelles de 15 exploitants ont été échantillonnées au niveau du sol et des végétaux. Les premiers résultats relatifs à quelques parcelles agricoles montrent de faibles teneurs en hydrocarbures largement inférieures aux valeurs seuils du Décret Sol et témoignent d’une absence de PCB, ce qui éloigne le risque pour le bétail qui pourrait pâturer sur ces parcelles. Le bilan complet ne pourra être dressé qu’à la réception de tous les résultats d’analyses de sol et végétaux.
Au niveau du site d’Infrabel et des alentours, y compris la zone boisée en bordure de la Mellier, les premiers résultats des investigations en cours montrent une pollution du sol en hydrocarbures et pas en PCB. Des analyses complémentaires sont toujours en cours. Des huiles sont également mises en évidence dans le sous-sol, à proximité immédiate des transformateurs vandalisés. D’autres investigations de terrain sont encore programmées notamment pour déterminer le cheminement des huiles depuis le site d’Infrabel jusqu’à la source qui se jette dans le petit ruisseau affluent de la Mellier.
Au niveau des nappes aquifères, le risque de contamination est jugé par les services compétents du SPW comme quasi inexistant étant donné la nature du sol et du sous-sol. Ces nappes se trouvent dans des roches de schiste et de grès. Ces roches sont protégées par une couche d’argile compacte qui empêche les eaux superficielles (polluées ou non) d’atteindre la nappe.
Par ailleurs, l’eau de distribution des communes riveraines de la pollution ne provient pas de captages proches de la zone polluée. Les puits qui alimentent ces communes exploitent une nappe aquifère logée dans des couches géologiques que l’on ne retrouve pas sous la zone sinistrée. On peut donc boire sans crainte l’eau de distribution.
Pêche et kayak : fin des interdictions
Compte tenu de ces premières observations, et dans l’attente des résultats encore à venir, il est raisonnable de penser que la pollution a bien été circonscrite au niveau de site pollué et dans la zone boisée en bordure de la Mellier.
En conséquence, l’interdiction de la pêche et de la pratique du kayak sur la Semois qui avait été initialement prise en vertu du principe de précaution ont été levées.
Volet judiciaire
Sur le volet judiciaire, le Service public de Wallonie ne donnera pas d’éléments supplémentaires étant tenu au secret de l’instruction. La Police de l’environnement poursuit son travail d’investigation et fournira toutes les informations récoltées au Parquet.