Une étude révèle que le poids influence la volonté et la capacité d’une mère à continuer d’allaiter.
L’allaitement maternel présente de nombreux avantages pour les nourrissons et les mères. Pour les bébés, il fournit des nutriments et des anticorps essentiels qui favorisent un développement sain tout en renforçant le système immunitaire et en repoussant les infections. Il a été démontré que les bébés allaités présentent un risque moindre de contracter des infections respiratoires, des otites et des problèmes gastro-intestinaux. De plus, l’allaitement maternel a été associé à des scores d’intelligence plus élevés et à une probabilité réduite de développer des maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète et l’asthme plus tard dans la vie. Pour les mères, il accélère la récupération post-partum en aidant à contracter l’utérus et à réduire les saignements. Il favorise également le lien avec le bébé, réduit le risque de cancer du sein et des ovaires et peut aider à perdre plus rapidement les kilos supplémentaires de la grossesse. Malgré ces nombreux avantages, certaines femmes rencontrent des difficultés avec l’allaitement, en particulier celles qui ont un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé et abandonnent cette pratique plus tôt. Des recherches récentes publiées dans l’International Journal of Obesity mettent en lumière la relation entre l’obésité maternelle et les difficultés à continuer d’allaiter, en particulier au-delà de six mois.
Des chercheurs du Royaume-Uni ont mené une étude approfondie dans le cadre de l’essai Pregnancies Better Eating and Activity (UPBEAT). L’étude a porté sur 715 femmes ayant un IMC de 30 kg/m² ou plus, recrutées dans des villes comme Glasgow, Londres et Manchester. Les participantes ont été assignées au hasard à recevoir soit des soins prénatals réguliers, soit une intervention améliorée sur le mode de vie conçue pour réduire la charge glycémique alimentaire et augmenter l’activité physique. L’objectif principal de l’étude était de suivre les comportements d’allaitement maternel à six mois post-partum et d’étudier les changements associés dans l’anthropométrie maternelle et le métabolisme sérologique. Les chercheurs ont recueilli des données détaillées sur les caractéristiques sociodémographiques maternelles, l’IMC, les pratiques d’allaitement maternel et les mesures métaboliques à partir d’échantillons de sang.
L’étude a révélé que 82 % des participantes ont commencé à allaiter, mais que seulement 40 % ont continué, partiellement ou exclusivement, six mois après l’accouchement. Les femmes atteintes d’obésité de classe I (IMC 30-34,9 kg/m²) ont allaité exclusivement pendant une durée médiane de 90 jours, tandis que celles atteintes d’obésité de classe II (IMC 35-39,9 kg/m²) et de classe III (IMC ≥ 40 kg/m²) l’ont fait pendant 75 et 74 jours, respectivement. Les femmes qui ont allaité six mois après l’accouchement avaient des taux plus faibles de triglycérides et de lipoprotéines de basse densité (LDL), en même temps qu’elles avaient des taux plus élevés de lipoprotéines de haute densité (HDL), de graisses polyinsaturées et d’acides aminés comme la glycine et l’alanine.
Ces changements suggèrent des bénéfices potentiels à long terme pour la santé cardiaque, et la poursuite de l’allaitement a été associée à une rétention de poids post-partum plus faible. Les femmes qui ont allaité pendant six mois ont conservé, en moyenne, 1,8 kg de poids de moins que celles qui n’ont pas allaité.
Les femmes obèses peuvent avoir un faible taux de prolactine, une lactogénèse retardée et une faible estime de soi liée à l’image corporelle, ce qui peut entraver leur capacité à continuer d’allaiter. Les raisons courantes de l’arrêt de l’allaitement comprennent une faible production de lait, l’inconfort lié à l’allaitement et la commodité de l’alimentation au lait artificiel, en particulier en raison de la présence dans des espaces publics ou du désir de dormir davantage. Certaines formules restent dans l’organisme du bébé plus longtemps que le lait maternel, ce qui signifie qu’elles le rassasient plus longtemps.
Étant donné que cette pratique présente des avantages bien documentés, il est important que les professionnels de la santé et d’autres intervenants offrent un soutien pour lutter contre les problèmes liés à l’obésité maternelle. Bon nombre des défis posés par l’obésité maternelle peuvent être surmontés grâce à des encouragements, à une inclusion et à des interventions précoces pour contrer les limitations mentales et physiques.
Sources:
L’allaitement maternel est bénéfique pour le bébé et la mère
Périodes d’allaitement exclusif plus courtes pour les femmes ayant un IMC plus élevé par rapport à celles ayant une classification d’obésité plus faible
Comportements d’allaitement maternel chez les femmes obèses ; associations avec la rétention de poids et le métabolisme sérique : une analyse secondaire de UPBEAT
Lait maternel et obésité