Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a averti que les occupants du nord de Gaza sont confrontés à une détérioration de leurs conditions de survie depuis mardi, conséquence du blocage israélien des efforts d’aide. OCHA a souligné que toutes les tentatives d’acheminement de l’aide de l’ONU au nord de Gaza au cours des 40 derniers jours ont été refusées ou entravées par Israël, alors que le centre et le sud de Gaza connaissent une « faim grave ». Cette mise à jour sur la situation intervient alors que le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu aujourd’hui un nouveau vote sur le cessez-le-feu.
OCHA rapporte qu’aucune aide n’est parvenue au nord de Gaza depuis plus de 40 jours. En raison de l’offensive terrestre serrée des Forces de défense israéliennes (FDI) dans la région, 27 des 21 demandes de coordination de l’ONU pour accéder au territoire entre le 1er et le 18 ont été refusées. Les quatre autres ont été initialement autorisés, mais ont ensuite été empêchés. Le carburant a également été refusé, car OCHO rapporte qu’« aucun carburant n’a été introduit pour les installations d’eau, d’assainissement et d’hygiène », et il n’y a pas de carburant pour le matériel de creusement, empêchant ainsi les civils coincés dans les décombres d’être secourus.
Le Programme alimentaire mondial a rapporté que « seules sept des 19 boulangeries » sont encore opérationnelles à Gaza et qu’il existe une menace de famine. Israël a également attaqué aujourd’hui le seul hôpital opérationnel au nord de Gaza, qui accueille 85 femmes et enfants.
Plus tôt ce mois-ci, Joyce Msuya, Secrétaire générale adjointe par intérim aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, a décrit la situation :
…Les autorités israéliennes empêchent l’aide humanitaire d’entrer dans le nord de Gaza, où les combats se poursuivent, et où environ 75 000 personnes restent avec des réserves d’eau et de nourriture en baisse. Les conditions de vie à Gaza sont impropres à la survie humaine. La nourriture est insuffisante. Les articles d’abri – nécessaires avant l’hiver – sont extrêmement rares.
David Lammy, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, a condamné l’empêchement des efforts d’aide, affirmant qu’il n’y a « aucune excuse pour les restrictions israéliennes sur l’aide humanitaire ».
Le droit international humanitaire indique que les parties doivent « s’abstenir d’entraver délibérément l’acheminement des secours aux civils dans le besoin dans les zones sous son contrôle ». L’article 8 du Statut de la Cour pénale internationale stipule que « empêcher délibérément l’approvisionnement en secours », ce qui entraîne la famine des civils, constitue un crime de guerre. La Quatrième Convention de Genève protège le droit des civils à accéder à l’aide humanitaire.