Un haut responsable de l’OTAN a averti samedi qu’en ouvrant unilatéralement un pont entre les quartiers serbes et albanais de Mitrovica, le Kosovo pourrait risquer de déclencher des violences. L’amiral Munsch a souligné que la décision de rouvrir le pont doit être prise à un niveau politique dans le cadre des négociations facilitées par l’UE entre le Kosovo et la Serbie.
Munch a critiqué ce qu’il a appelé « les actions unilatérales » du gouvernement du Kosovo qui tentent de rouvrir le pont d’Ibar à Mitrovica, qui relie le nord dominé par les Serbes et le sud dominé par les Albanais.
Lors d’une conférence de presse, Munch a déclaré qu’il existe un risque persistant de tensions compte tenu de la stagnation des négociations facilitées par l’UE qui tentent de normaliser les relations entre le Kosovo et la Serbie.
Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, après des années de régime temporaire sous l’administration de l’ONU, qui ont suivi la guerre du Kosovo en 1998-1999. Depuis lors, la Serbie a refusé de reconnaître son indépendance, mais a participé au dialogue facilité par l’UE. En juin 2024, les tentatives du gouvernement du Kosovo d’ouvrir le pont d’Ibar à Mitrovica ont ravivé les tensions, conduisant à des protestations de la part des Serbes de souche au Kosovo.
L’ambassade américaine à Pristina s’est opposée aux tentatives d’ouverture du pont, affirmant qu’il ne devrait être ouvert qu’après un accord mutuel entre le Kosovo et la Serbie.
Depuis la déclaration d’indépendance du Kosovo, les tensions ethniques et la violence entre Serbes et Albanais demeurent une menace dans la région. On craint en particulier que les droits de la minorité serbe au sein du Kosovo, à majorité albanaise, ne soient pas protégés.
En 2013, les responsables serbes et kosovars ont conclu un accord pour créer « l’Association des municipalités à majorité serbe » (ASM), visant à fournir aux municipalités à majorité serbe du Kosovo un certain degré d’autonomie. Cependant, cet accord s’est heurté à une forte opposition de la part de l’opposition du Kosovo, dirigée à l’époque par l’actuel Premier ministre Albin Kurti. Finalement, la Cour constitutionnelle a déclaré l’accord inconstitutionnel, l’annulant.