La subvention NIDA de 8 millions de dollars de l’université financera des études explorant davantage les facteurs génétiques conduisant à l’apparition d’une dépendance.
L’École de médecine de l’Université de Californie à San Diego a récemment obtenu une subvention de recherche de 8 millions de dollars de l’Institut national sur l’abus des drogues (NIDA) pour explorer la génétique à l’origine des troubles liés à l’usage de substances (SUD). Ce projet quinquennal constitue une étape majeure pour comprendre pourquoi certaines personnes sont plus sujettes à l’addiction que d’autres. En découvrant les facteurs génétiques qui pourraient conduire à l’apparition de la dépendance, les scientifiques espèrent éventuellement développer des traitements personnalisés et efficaces contre les TUS, qui restent un problème de santé publique répandu, affectant des millions d’Américains et pesant à la fois sur l’économie et les systèmes de santé.
Dirigée par le Dr Abraham Palmer, professeur au Département de psychiatrie, l’équipe espère mieux comprendre les facteurs génétiques qui expliquent pourquoi certaines personnes qui expérimentent des drogues ou de l’alcool développent des comportements addictifs, alors que la plupart ne le font pas. Palmer explique que les différences génétiques jouent un rôle important dans cette susceptibilité, suscitant des questions sur les variations chimiques et cellulaires qui contribuent à un risque plus élevé de dépendance. L’équipe prévoit d’utiliser des rats de souche hétérogène (HS), un groupe connu pour ses antécédents génétiques variés et ses réponses individuelles aux médicaments, qui ressemblent beaucoup aux réactions humaines tout en adoptant des comportements addictifs.
Le projet de subvention de recherche s’appuie sur plus d’une décennie de recherche fondamentale soutenue par NIDA. Cet effort à long terme a permis aux scientifiques de créer une base de données complète détaillant à la fois les traits génétiques et les modèles de comportement de ces rats HS, y compris leurs réponses aux substances addictives. Cette base de données fournit une base pour comprendre quels traits génétiques sont liés à des comportements spécifiques, ouvrant ainsi la porte à des cibles thérapeutiques plus précises. L’un des objectifs de cette recherche est l’amygdale, une région cérébrale centrale à la régulation émotionnelle et à la dépendance. En utilisant le séquençage d’ARN mononucléaire, l’équipe de Palmer développera des projets de recherche antérieurs, en comparant les cellules cérébrales de l’amygdale de rats ayant consommé des niveaux élevés de cocaïne avec celles de ceux qui se sont abstenus.
Des résultats clés ont révélé que les cellules cérébrales des rats en quête de cocaïne présentaient un stress oxydatif accru, une condition dans laquelle les cellules produisent un excès d’espèces réactives de l’oxygène nocives. Ce stress affecte la production d’énergie cellulaire, modifiant potentiellement la façon dont le cerveau interprète la motivation et la récompense.
Une découverte particulièrement intéressante concerne un gène connu sous le nom de Glyoxalase 1 (Glo1), qui régule le stress oxydatif et le métabolisme cellulaire. En bloquant l’activité de Glo1 avec un composé appelé pBBG, les chercheurs ont pu réduire la consommation de cocaïne chez les rats prédisposés à la dépendance tout en laissant les rats non dépendants inchangés. Ce résultat suggère que cibler Glo1 pourrait aider à développer des médicaments qui traitent la dépendance au niveau génétique, réduisant ainsi potentiellement les taux de rechute chez les personnes aux prises avec des TUS. Bien que Glo1 soit une cible prometteuse, il ne s’agit que d’une pièce d’un puzzle génétique plus vaste, le projet examinant de nombreux autres gènes comme clés possibles pour lutter contre la dépendance.
Les résultats de cette étude pourraient s’étendre au-delà des troubles liés à l’usage de substances, offrant également un aperçu des facteurs génétiques associés à d’autres troubles psychiatriques. En établissant un cadre spécifique pour comprendre la dépendance, l’équipe espère déplacer l’orientation du traitement des thérapies généralisées vers des thérapies personnalisées, améliorant ainsi les résultats pour les personnes les plus vulnérables à la dépendance.
Sources :
L’UC San Diego reçoit 8 millions de dollars pour découvrir les fondements génétiques des troubles liés à l’usage de substances
L’UC San Diego reçoit une subvention de 8 millions de dollars pour étudier la génétique des troubles liés à l’usage de substances
La faculté de médecine de l’UCSD reçoit 8 millions de dollars pour comprendre les fondements génétiques de la toxicomanie