Auteur : Van Havermaet
On peut parfois lire dans la presse des informations faisant état d’abus dans l’emploi de travailleurs étrangers, principalement originaires de pays extérieurs à l’Union européenne. Le gouvernement impose donc des obligations et des responsabilités supplémentaires aux entrepreneurs.
EXEMPTION DE VANDER ELST
Les tensions sur le marché du travail – non seulement belge mais aussi européen – incitent les entreprises à regarder au-delà de leurs frontières. Ce que l’on appelle « l’exemption Vander Elst » y contribue. Cela permet d’employer relativement facilement des ressortissants de pays tiers (il ne s’agit pas de ressortissants de l’UE) qui travaillent légalement dans un autre État membre européen en Flandre. On constate que des ressortissants de pays tiers (Brésiliens, Ukrainiens, etc.) se dirigent vers la Flandre via l’exonération Vander Elst, notamment via le Portugal et la Pologne.
Toutefois, les conditions de l’exonération Vander Elst ne sont pas toujours correctement respectées, ce qui entraîne des emplois illégaux.
ENTREPRENEURS ATTENTION !
Un entrepreneur fait souvent appel à des sous-traitants qui peuvent alors avoir des salariés de pays tiers qui profitent de l’exonération Vander Elst. L’entrepreneur est puni si le sous-traitant exerce un emploi illégal. Aujourd’hui encore, l’entrepreneur peut échapper à cette « responsabilité en chaîne » s’il fait déclarer par écrit dans le contrat avec son sous-traitant qu’il n’emploie pas ou n’emploiera pas de clandestins. La responsabilité de l’entrepreneur (principal) reprend lorsque l’inspection sociale peut démontrer que – malgré la déclaration – il avait toujours connaissance d’un travail illégal.
Aujourd’hui c’est pareil explication écrite presque un laissez-passer gratuit pour l’entrepreneur. Les services d’inspection constatent qu’ils n’ont pas suffisamment de pouvoir, ce qui signifie que la responsabilité de la chaîne reste souvent lettre morte.
C’est pourquoi le gouvernement flamand a décidé d’imposer une obligation supplémentaire aux entrepreneurs, appelée « devoir de diligence ». En outre, la responsabilité en chaîne s’appliquera également aux travailleurs indépendants illégaux.
OBLIGATION SUPPLÉMENTAIRE DE ATTENTION
Le devoir de diligence signifie que l’entrepreneur doit également demander un certain nombre de documents à son sous-traitant direct. Cela concerne notamment :
l’identification et les coordonnées du sous-traitant direct ;
les données personnelles, les données sur le statut de séjour et les données sur l’emploi des salariés étrangers et des indépendants étrangers du sous-traitant direct.
Ceci est encore relativement vague, mais le gouvernement flamand établira une liste de contrôle des données concrètes que l’entrepreneur devra demander. Il s’agit probablement de la pièce d’identité ou du passeport, du titre de séjour et/ou d’une carte de travail ou professionnelle, de la notification Limosa et de la déclaration A1.
QUELQUES POINTS D’INTÉRÊT
Nous tenons à souligner qu’il ne suffit pas d’appliquer l’exonération Vander Elst pour que le permis de séjour et de travail soit délivré par l’État membre de détachement. Le salarié ressortissant de pays tiers devra également être en mesure de présenter une carte Annexe 3 ou Annexe 15/A pour la durée de son emploi sur le territoire belge, délivrée par le service de la population de la commune où il réside.
Une base de données numérique serait en cours de préparation et garantirait, selon le principe du « seulement une fois », que les documents que le gouvernement possède déjà ne doivent pas être demandés à nouveau par les entrepreneurs.
Si le sous-traitant ne fournit pas les informations, l’entrepreneur doit avertir une fois le sous-traitant direct de le faire et, si les documents ne sont pas fournis, en informer l’inspection.
L’entrepreneur n’est pas censé vérifier la validité juridique des documents. Le devoir d’attention est donc pas d’obligation de contrôle. En revanche, le contractant devra avertir les services d’inspection de l’expiration des permis de séjour et de travail (le contractant devra donc vérifier la date de validité des documents).
Tous les documents doivent être demandés avant le début de la collaboration. Il ne serait pas nécessaire de le redemander lors de la collaboration.
Enfin, il reste que les services d’inspection doivent démontrer qu’un entrepreneur est solidairement responsable du travail illégal avec son sous-traitant. Nous pensons à la situation dans laquelle le contractant a demandé et reçu les documents nécessaires, mais lors d’une inspection, on trouve des ressortissants de pays tiers dont la présence n’a pas été signalée au préalable au contractant. Après tout, on ne peut pas toujours s’attendre à ce que le contractant ait eu connaissance de la présence de ces ressortissants de pays tiers non déclarés.
CONCLUSION
La nouvelle législation impose des obligations supplémentaires aux entrepreneurs. La négligence peut avoir de graves conséquences.
Les modifications susmentionnées concernant la responsabilité de la chaîne ne sont pas encore entrées en vigueur. Il faudra pour cela attendre une décision du Gouvernement flamand ainsi que la publication du décret d’exécution avec la liste de contrôle des documents à demander. Nous vous recommandons cependant de faire les préparatifs nécessaires à l’avance. Cela peut être fait en élaborant les modalités de demande de ces documents dans le contrat de construction.
Source : Van Havermaet