Auteur: Sophie Vantomme (Acerta)
5% des actifs belges cumulent deux emplois, comme le montrent nos récents chiffres de recherche. Cela concerne par exemple les personnes qui exercent une activité indépendante dans une profession secondaire, qui ont deux emplois à temps partiel ou qui combinent leur profession principale avec un flexi-job. Les conditions d’obtention d’un emploi flexible sont accessibles et le champ d’application a déjà été élargi à plusieurs reprises, ce qui signifie que davantage de personnes commencent ainsi un deuxième emploi. Mais que se passe-t-il si le travail secondaire pèse sur le salarié et que cela peut éventuellement avoir un impact sur le travail principal ? En raison de l’expansion récente des secteurs dans lesquels les emplois flexibles sont autorisés, de plus en plus d’employeurs seront confrontés à ce scénario.
Quelles sont les conséquences possibles pour vous en tant qu’employeur lorsque votre salarié cumule un emploi permanent avec un emploi flexible ? Nous avons regroupé les 4 questions les plus importantes.
1. Mon employé peut-il occuper un emploi flexible ailleurs ?
Un travailleur flexi-job est avant tout un salarié : le flexi-job s’exerce dans le cadre d’un contrat de travail. La règle est donc qu’un travailleur flexi-job a les mêmes droits et obligations qu’un salarié régulier.
Cela inclut également : le droit à plusieurs emplois.
Vous ne pouvez pas interdire à votre salarié de travailler pour un ou plusieurs autres employeurs en dehors de son horaire de travail dans votre entreprise. Vous n’êtes pas non plus autorisé à traiter votre employé de manière défavorable pour cette raison. Votre salarié doit respecter ses obligations légales. Par exemple, il ne peut pas vous concurrencer et il doit respecter vos secrets commerciaux.
Vous pouvez trouver plus d’informations sur le droit légal d’un employé à plusieurs emplois ici.
Votre employé (régulier) a donc le droit d’occuper un emploi flexible chez un autre employeur, à condition que cela se produise en dehors de l’horaire de travail qui vous concerne.
Votre employé est même autorisé à cumuler différents emplois flexibles.
2. Mon employé peut-il travailler de manière flexible pendant une période de maladie ?
Vous découvrez que votre employé, absent pendant un certain temps pour cause de maladie, travaille pour un autre employeur en tant que travailleur flexible.
Votre employé est-il en faute et pouvez-vous, en tant qu’employeur, faire quelque chose pour y remédier ?
Ne présumez pas simplement que votre employé est en faute. Si votre employé est en incapacité de travail, cela signifie qu’en raison d’une maladie ou d’un accident, il n’est pas apte à effectuer le travail que vous avez convenu dans le contrat de travail. Mais cela ne signifie pas que votre employé est inapte à tout type de travail. De plus, votre employé a le droit légal d’exercer plusieurs emplois.
Vous ne savez pas si votre employé est réellement handicapé ? Vous pouvez alors faire appel à un médecin légiste pour vérifier l’incapacité de travail. Tu lis là ici plus à propos.
Votre salarié bénéficie-t-il d’indemnités de maladie ? Votre collaborateur doit alors demander l’autorisation du médecin-conseil de sa caisse d’assurance maladie avant de commencer le flexi-job, sinon votre collaborateur risque de perdre son indemnité de maladie.
3. Mon employé est malade à cause de la fatigue due aux emplois flexibles. Et maintenant?
Votre employé vous annonce vendredi soir que ce sera un week-end très chargé, avec du travail flexible dans un café. Votre employé se déclare malade le matin du mois.
Pouvez-vous faire quelque chose à ce sujet ?
Vous n’êtes pas tenu de verser à votre employé un salaire garanti si l’invalidité résulte d’une erreur grave de sa part. Ce qui relève d’une « erreur grave » est interprété de manière stricte. Exemple typique : incapacité de travail en raison des conséquences d’une dispute dans un café que votre employé a lui-même provoquée.
Le fait que votre employé travaille ailleurs en tant que travailleur flexible en dehors des heures de travail n’est bien sûr pas une erreur grave. Si votre employé est malade, vous devez lui verser un salaire garanti selon les règles normales. La cause ou le motif de la maladie n’a aucune importance (sauf en cas d’erreur grave).
Bien entendu, votre salarié doit vous informer dans les meilleurs délais de son absence pour cause de maladie et vous fournir un avis de maladie si cela est obligatoire dans votre entreprise.
Tu lis là ici plus à propos.
Cela se produit-il régulièrement ou la performance au travail de votre employé est-elle compromise ? Assurez-vous d’en parler à votre employé et de consigner vos observations et accords dans le dossier personnel.
4. Mon employé a eu un accident du travail chez son employeur flexible. Et maintenant?
Supposons que votre employé ait un accident du travail dans son flexi-job et ne puisse donc pas venir travailler pour vous. Et maintenant?
Si un salarié est victime d’un accident du travail chez l’employeur A, à la suite duquel il est temporairement incapable d’effectuer son travail chez l’employeur B, l’invalidité chez l’employeur B est considérée comme une invalidité due à une maladie normale ou à un accident.
L’employeur B doit alors verser au salarié un salaire garanti selon les règles normales en cas de maladie ou d’accident (ordinaire).
Dans un tel cas, l’employeur B peut récupérer le salaire garanti qu’il a versé au salarié auprès de l’assureur accidents du travail de l’employeur A. Le solde restant de l’indemnité d’incapacité temporaire revient alors à l’employeur A.
Les emplois flexibles sont une solution simple pour combiner différents emplois, mais tant en tant qu’employé qu’en tant qu’employeur, il est important de veiller à son bien-être financier et mental. Si ce double rôle pèse lourd et a un impact négatif sur la santé du salarié, mieux vaut réévaluer.
Source : Acerta