Auteurs : Sofie Bontinck, Christine Molitor, Sara Mannaerts et Astrid Moehlig (Schoups)
Certaines innovations importantes qui auront un impact sur le secteur de la construction sont désormais entrées en vigueur ou le seront bientôt. Nous donnons un aperçu des changements les plus importants.
1. Le Code pénal social modifié sera applicable à partir du 1er juillet 2024
Afin de lutter plus efficacement contre la fraude sociale, plusieurs modifications importantes du Code pénal social sont entrées en vigueur à partir du 1er juillet 2024. Ceci comprend:
Tu trouves ici plus d’informations à ce sujet.
2. À partir du 1er janvier 2025, le devoir de diligence plus strict entrera en vigueur en ce qui concerne l’emploi de ressortissants de pays tiers en situation irrégulière.
Dans notre flash d’information de 29 janvier 2024 on pouvait lire qu’une nouvelle obligation de diligence entrerait en vigueur dans le secteur de la construction. Le décret a été publié au Moniteur belge le 4 juin.
2.1. Situation actuelle
Actuellement, un entrepreneur est solidairement responsable des salaires des ressortissants illégaux de pays tiers (ressortissants hors EEE ou suisses) qui seraient employés par son sous-traitant direct, mais il peut s’y soustraire s’il est en possession d’une déclaration écrite signée par des deux parties, déclaration dans laquelle le sous-traitant confirme qu’il ne travaille pas (ou ne travaillera pas) avec des ressortissants de pays tiers en situation irrégulière. Cette protection expire s’il s’avère que l’entrepreneur avait connaissance du travail illégal.
2.2. Nouveau devoir de diligence
À compter du 1er janvier 2025, le « devoir de diligence » susmentionné d’un entrepreneur, au moins pour les chantiers situés en région flamande, sera élargi ou renforcé.
Un maître d’œuvre sera donc amené à demander certaines informations à son sous-traitant direct avant le début de la collaboration. Si un entrepreneur principal n’obtient pas ces informations auprès de son sous-traitant à sa demande, il doit en informer l’inspection sociale.
Il s’agit plus spécifiquement des données suivantes :
Preuve d’un passeport valide (ou titre de voyage équivalent) de tous les ressortissants de pays tiers employés par le sous-traitant. Concernant les ressortissants de pays tiers pour lesquels l’admission au travail est requise : justificatif de résidence légale, justificatif d’admission au travail et pour les salariés. , une déclaration Dimona valide. Comme pour les autres ressortissants : un justificatif du droit de séjour ou du titre de séjour valable > 3 mois dans l’autre État membre de l’EEE (ou en Suisse) où ils résident, une attestation de déclaration Limosa (document L1) (le cas échéant) une déclaration A1.
2.3. Les sanctions
Si le maître d’œuvre ne respecte pas son devoir de diligence, il s’expose à des sanctions pénales de niveau 4.
En raison de la réforme du Code pénal social (voir ci-dessus), à partir du 1er juillet 2024, la sanction sera une peine d’emprisonnement de 6 mois à 3 ans et/ou une amende pénale de 4 800,00 EUR à 56 000,00 EUR ou une amende administrative de 2 400,00 EUR. à 28 000,00 EUR (à multiplier par le nombre de ressortissants de pays tiers en situation irrégulière impliqués avec un maximum de 100).
2.4. Conclusion
La nouvelle obligation de diligence s’appliquera aux chantiers de construction en Région flamande. A ce jour, cette obligation n’existe pas (encore) pour Bruxelles et la Wallonie, mais nous supposons que ces deux régions suivront. Nous vous recommandons donc de commencer au moins à vous y conformer dès maintenant.
3. À partir du 1er juillet 2024, il y aura également une obligation d’inscription pour les partenaires de travail et les assistants du KBO.
3.1. Contenu de l’obligation d’enregistrement
À partir du 1er juillet 2024, toutes les entreprises actives dans le secteur de la construction et du nettoyage devront obligatoirement ajouter également les données d’identification de leurs « partenaires de travail » dans la Banque-Carrefour des Entreprises (ci-après BCE). La même obligation d’enregistrement s’applique aux indépendants de ces secteurs à l’égard de leurs « aides ». Nous fournissons ci-dessous quelques explications supplémentaires à ce sujet :
les données d’identification sont le nom, le prénom, le numéro de registre national ou le numéro bis du partenaire de travail/assistant ainsi que les dates de début et de fin de leur activité ci-dessous. Un « associé » est toute personne qui possède au moins une action dans une entreprise et qui exerce une activité en Belgique dans cette entreprise en tant qu’indépendant. un « aide » est une personne physique – indépendant – qui assiste ou remplace un indépendant en Belgique dans l’exercice de sa profession.
Il n’y a donc aucune obligation d’enregistrement pour les « partenaires silencieux ». Certains « aidants », comme les conjoints aidants, sont également exclus.
3.2. Système d’inscription et calendrier
L’inscription se fait via l’application « Mon Entreprise » sur le site Internet du SPF Economie. Une période transitoire est prévue pour les associés et assistants déjà actifs avant le 1er juillet 2024 : ils doivent être inscrits au plus tard le 1er janvier 2025.
L’inscription doit être effectuée avant que le partenaire de travail ou l’assistant ne commence à travailler ou à aider. Si ces activités ont été arrêtées, cela doit être mis à jour dans le KBO dans les 15 jours.
3.3. Les sanctions
L’entreprise ou l’indépendant qui n’effectue pas à temps les inscriptions obligatoires peut se voir infliger une amende administrative (allant de 500,00 EUR à 4 000,00 EUR par infraction constatée) à titre de sanction. Les gérants et administrateurs d’une société sont solidairement tenus du paiement de celle-ci.
4. A partir du 1er janvier 2025 : nouvelles règles de sous-traitance dans le secteur de la construction
Une nouvelle interdiction importante s’appliquera aux sous-traitants du secteur de la construction au plus tard le 1er janvier 2025.
Un sous-traitant qui accepte des travaux d’un entrepreneur principal ne peut plus désormais les sous-traiter intégralement à un autre sous-traitant. Il est alors également interdit à un sous-traitant de coordonner seul les travaux.
La sanction en cas de non-respect de l’interdiction est le niveau 4 du Code pénal social (le montant des amendes maximales ayant été augmenté depuis le 1er juillet 2024 ; voir ci-dessus).
L’interdiction ne s’applique pas à un entrepreneur principal, étant l’entrepreneur direct du client.
Désormais, en pratique, il ne sera plus possible de sous-traiter immédiatement à des tiers les travaux confiés en sous-traitance et/ou de simplement les coordonner. Nous vous recommandons de mettre en temps utile vos accords et pratiques de sous-traitance en conformité avec la nouvelle interdiction.
5. Depuis peu, des contrôles de dette sociale peuvent également être effectués pour les sous-traitants étrangers via checkoverzicht.be
Si vous, en tant qu’entrepreneur, ne souhaitez pas être tenu responsable des dettes fiscales et sociales de votre sous-traitant, vous devez d’abord vérifier si votre sous-traitant a des dettes et, le cas échéant, retenir un montant sur la facture et le transférer au RSZ. et/ou les autorités fiscales. Pour les entreprises belges, un entrepreneur peut se contenter de www.checkinhoudingsplicht.be. Jusqu’à récemment, cela ne pouvait pas être vérifié pour les entrepreneurs étrangers. Pour éviter d’être tenu responsable de ces dettes sociales, l’entrepreneur devait disposer des formulaires A1 requis.
Désormais, les entreprises de construction belges qui souhaitent travailler avec des sous-traitants étrangers peuvent le faire via les mêmes sous-traitants www.checkinhoudingsplicht.be vérifiez également pour eux s’ils ont ou non des dettes sociales en Belgique. Tout reste pareil lorsqu’il s’agit de contrôler les dettes fiscales des sous-traitants étrangers.
Source : Schoups