Lundi, la commission des affaires constitutionnelles a approuvé l’accord visant à créer un organe chargé de renforcer l’intégrité, la transparence et la responsabilité dans le processus décisionnel européen.
L’accord conclu entre huit institutions et organes de l’UE (à savoir le Parlement, le Conseil, la Commission, la Cour de justice, la Banque centrale européenne, la Cour des comptes européenne, le Comité économique et social européen et le Comité européen des Régions) prévoit la création conjointe d’un nouvel organisme de normes éthiques. Les députés européens ont approuvé l’accord par 15 voix pour, 12 contre et aucune abstention.
L’organisme élaborera, mettra à jour et interprétera des normes minimales communes en matière de conduite éthique et publiera des rapports sur la manière dont ces normes ont été reflétées dans les règles internes de chaque signataire. Les institutions participant à l’Organe seront représentées par un membre senior et le poste de président de l’Organe tournera chaque année entre les institutions. Cinq experts indépendants soutiendront les travaux de l’Organe, qui seront disponibles pour être consultés par une partie à l’accord sur des déclarations écrites standardisées, y compris des déclarations d’intérêt.
Une poussée réussie pour les fonctions de surveillance
Le Parlement était représenté aux négociations par la vice-présidente Katarina Barley (S&D, DE), le président de la commission des affaires constitutionnelles Salvatore De Meo (PPE, IT) et le rapporteur Daniel Freund (Verts/ALE, DE). Ils sont parvenus à améliorer significativement la proposition de la Commission, qualifiée d’« insatisfaisante » par les députés européens en juillet 2023, en ajoutant aux tâches des experts indépendants la compétence d’examiner des cas individuels et d’émettre des recommandations. L’accord provisoire a été approuvé jeudi par la Conférence des présidents du Parlement.
Citations
Les co-négociateurs du Parlement ont déclaré ce qui suit.
Daniel Freund (Verts/ALE, DE) : « Les règles en matière de lobbying au sein des institutions européennes seront enfin appliquées par un arbitre indépendant. Cela constituera une amélioration considérable du système défectueux actuel de maîtrise de soi. Les contrôles indépendants effectués par les experts du nouvel organisme d’éthique constituent un succès durement gagné qui améliorera la transparence du lobbying. Cela enverra un signal clair aux électeurs : votre vote compte. Un contrôle indépendant des règles en matière de lobbying renforcera la confiance des citoyens dans la démocratie européenne.»
Katarina Barley (S&D, DE) : « L’organisme d’éthique constitue un grand pas en avant pour la transparence et l’ouverture en Europe. Il s’agit avant tout de donner la priorité aux intérêts des citoyens et de garantir que les institutions européennes respectent les normes éthiques les plus élevées. Je suis fier que cette avancée ait été rendue possible grâce au dévouement sans faille du Parlement au service des Européens. La création de cette nouvelle autorité démontre notre engagement en faveur de l’équité et de la fiabilité dans l’ensemble de l’UE.»
Salvatore De Meo (PPE, IT) : « L’accord provisoire voté aujourd’hui en commission AFCO représente un premier pas vers la création de règles communes en matière d’éthique et de transparence entre les différentes institutions. Il appartient désormais à la plénière de confirmer son soutien à cet accord qui, malgré ses nombreuses lacunes, contribuerait à des pratiques plus harmonisées entre les institutions européennes.»
Prochaines étapes
Le Parlement procédera à un vote final sur l’approbation ou non de l’accord lors de la session plénière qui se déroule actuellement à Strasbourg, le jeudi 25 avril. L’accord provisoire devra encore être signé par toutes les parties avant de pouvoir entrer en vigueur.
Arrière-plan
Le Parlement européen réclame depuis septembre 2021 que les institutions européennes se dotent d’un organe d’éthique doté d’une véritable autorité d’enquête et d’une structure adaptée. Les députés ont réitéré cet appel en décembre 2022, immédiatement après les allégations de corruption impliquant d’anciens et actuels députés et membres du personnel, parallèlement à une série d’améliorations internes visant à renforcer l’intégrité, la transparence et la responsabilité.
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