Auteur : Vanessa Vliegen (Argus Advocaten)
C’est possible : la clause d’accrétion mobilière !
La clause d’accrétion de biens meubles est de plus en plus utilisée comme outil dans le cadre de la planification successorale, et à juste titre !
Grâce à une clause de régularisation, il est possible de protéger le conjoint survivant en cas de décès de son partenaire sans devoir payer de droits de donation ou de succession ET sans risque de réduction (par les enfants du premier mariage).
Quoi?
La clause d’accrétion est un contrat aléatoire (contrat à titre onéreux) par lequel la part d’un actif spécifique (par exemple un portefeuille d’investissement, les fonds d’un compte spécifique, la voiture, les meubles, les actions, etc.) du premier partenaire mourant est sous condition suspensive de son décès, il échoit à la part du partenaire survivant.
Le conjoint survivant obtiendra ainsi les biens énumérés, uniquement en « survivant » à l’autre partenaire.
Avantage?
Un avantage important est que ces biens acquis ne font plus partie de l’héritage restant, car ils ont été contractuellement cédés au partenaire survivant.
Ainsi, le conjoint survivant n’a pas à attendre le règlement parfois incertain d’une succession et n’a pas de relations avec les enfants issus du premier mariage qui estiment devoir réclamer leur part.
Cela offre une plus grande sécurité au conjoint survivant, surtout lorsque les liens familiaux ne sont pas optimaux.
Étant donné que la part de la première personne décédée n’est pas incluse dans la succession, la personne survivante la plus ancienne ne sera également PAS redevable des droits de succession.
Puisqu’il s’agit d’un contrat à titre onéreux, AUCUN impôt sur les donations n’est également dû.
Comment?
Pour que la clause de recapitalisation puisse être utilisée comme instrument de planification successorale, certaines règles doivent être respectées :
L’objet de la clause de désactualisation doit être clairement décrit et déterminable (par exemple, les actifs du compte X, le portefeuille d’investissement Y, etc.). La clause de recapitalisation ne peut donc pas concerner une généralité de biens, tels que : « tous mes biens meubles ». Les opportunités des partenaires doivent être équilibrées. Cela signifie qu’il doit y avoir une espérance de vie similaire. Une espérance de vie similaire n’est pas seulement évaluée en fonction de l’âge des partenaires, mais leur état de santé est également pris en compte. En cas de doute à ce sujet, il peut être opportun d’obtenir une décision préalable de VLABEL ou de joindre à l’acte un certificat médical. La clause de recapitalisation concerne les biens propres. Les deux conjoints/partenaires versent actuellement une contribution égale.
En bref : recourir à une clause de plus-value mobilière sur une partie de vos biens meubles peut être une belle opportunité si vous souhaitez protéger votre partenaire contre d’éventuelles réclamations des héritiers légaux ou contre une facture fiscale élevée (droits de succession) !
Source : Argus Avocats