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Suite à la diffusion le 8 novembre de l’émission Investigation de la RTBF consacrée à la pollution aux PFAS, les autorités wallonnes ont dressé un premier point sur l’état de la situation avec les 7 communes concernées. Face aux nombreuses interrogations de la population concernant la présence de PFAS dans l’eau de distribution et dans l’environnement, une Foire aux questions est également disponible.
L’émission Investigation diffusée mercredi soir sur la RTBF mentionne une contamination passée (entre octobre 2021 et mars 2023) aux PFAS dans l’eau de différentes communes de la province du Hainaut. Les faits présentés dans le reportage ont fait naître des craintes et des interrogations légitimes dans le chef des habitants des communes directement ciblées.
Afin d’objectiver la situation et de rassembler un maximum d’informations sur la situation, la Ministre de l’Environnement a, dans un premier temps, rencontré la Société wallonne des eaux (SWDE), les administrations compétentes (à savoir le SPW ARNE etl’ISSEP), et la professeure Corinne Charlier, toxicologue au Centre hospitalier universitaire de Liège (CHU).
Les bourgmestres et échevins de l’Environnement des communes de Chièvres, Leuze-en-Hainaut, Beloeil, Ath, Mons, Ecaussinnes et Seneffe ont également été conviés à une réunion en visioconférence, en présence des administrations et de la SWDE. Cette réunion a permis d’entendre les questions et inquiétudes des autorités communales et de répondre à leurs interrogations afin qu’ils soient en capacité de fournir des informations concrètes et précises à leurs concitoyens.
Chièvres : l’eau du robinet est propre à la consommation
Suite aux mesures prises par certaines communes, il convient de clarifier qu’à Chièvres, l’eau du robinet peut être consommée sans crainte. Depuis mars 2023, les différentes actions qui ont été prises (dilution puis filtre à charbon actif) ont permis de retrouver des valeurs de l’ordre de 19 ng/L pour la somme des 20 PFAS contrôlés dans l’eau distribuée à Chièvres, Beloeil, Ath, Leuze, Hainaut, Jurbise, soit des concentrations largement inférieures à la norme européenne qui entrera en vigueur en 2026 (100 ng/l). Ces valeurs sont encore moindres à Ecaussines (7ng/L), Seneffe (0 ng/L) et Mons (0 et 15 ng/L), selon les premiers échantillons relevés (plus de détails dans la présentation de la SWDE).
Il convient également de préciser que l’eau représente environ 4 % des sources de contamination en PFAS dans l’alimentation (plus de détails dans la présentation du SPW), la consommation d’aliments étant la première source de contamination globale en PFAS.
L’enquête se poursuit
Particulièrement attentive à cette problématique, la Ministre de l’Environnement a entrepris toute une série de mesures depuis 2021 pour renforcer le niveau de connaissances des PFAS en Wallonie, afin de réduire l’exposition des citoyennes et des citoyens à ces substances néfastes pour la santé et l’environnement. Un cadastre des des sites à risque (comme les casernes de pompiers et militaires, les broyeurs à métaux, les sites d’enfouissement technique, etc.) a été également demandé à l’administration afin de cartographier de manière fine les zones présentant un risque plus important, et pouvoir travailler de façon méthodique face à un polluant présent largement dans notre quotidien.
Suite aux rencontres de ce jeudi 9 novembre, il a été décidé de réaliser des analyses environnementales détaillées dans les zones de Chièvres, Nimy et Feluy afin de disposer d’une vision complète et détaillée de l’enjeu et de pouvoir prendre les mesures qui s’imposent le cas échéant. Des analyses d’eaux souterraines et de sols seront notamment réalisées afin de préciser le périmètre pollué.
Dans un second temps, sur base de ces résultats environnementaux, des analyses sanguines seront proposées aux citoyens, sur base volontaire.
Principe de précaution et information
En attendant les résultats des analyses environnementales, il est recommandé aux citoyens des communes de Chièvres, Leuze-en-Hainaut, Beloeil, Ath, Mons, Ecaussinnes et Seneffe d’éviter de consommer les œufs et les légumes issus de production locale (potager, poules domestiques), afin de rester vigilant.
Enfin, des séances publiques seront organisées en concertation avec le Service Public de Wallonie (SPW) et la SWDE avec les citoyens des communes qui en font la demande. Un numéro vert est d’ores et déjà activé, le 1718, pour répondre à toutes les questions que les citoyens pourraient se poser sur les pollutions aux PFAS en Wallonie.
La priorité : interdire la production et l’utilisation des PFAS
Les données présentées dans l’émission Investigation – si elles doivent toutefois être corroborées par des analyses officielles – ont le mérite de mettre en lumière notre exposition constante à ces nouveaux polluants et confirment la nécessité de s’attaquer à cette problématique en amont, via une interdiction de mise sur le marché européen.
La Wallonie plaide activement au sein du Conseil européen de l’environnement et depuis plusieurs
années, pour retirer les PFAS de la liste des substances chimiques autorisées, à travers la révision du règlement REACH.
Informations utiles
La Foire aux questions présente sur le portail Environnement-Santé en Wallonie répond aux principales questions sur les PFAS ainsi que sur la situation spécifique du puits de captage de Chièvres.
Consulter la Foire aux questions
Le numéro vert 1718 est également accessible en cas de questions complémentaires sur les pollutions aux PFAS en Wallonie.