Auteurs : Reiner Tijs et Yani Brems (Advocate Forum)
Il est de notoriété publique que les permis environnementaux délivrés par le gouvernement doivent être dûment justifiés. Mais les architectes, les maîtres d’ouvrage et les promoteurs de projets qui déposent une demande de permis d’environnement ont également une obligation importante de motiver leur décision. Ils doivent justifier expressément toute dérogation aux règles d’urbanisme (par exemple sur la base de l’article 4.4.1. VCRO, qui prévoit des dérogations limitées aux règles d’urbanisme) afin que l’autorité concédante puisse l’appliquer. Ceci est expressément indiqué dans le décret collectif sur l’environnement. Ce décret a modifié 22 lois et décrets, notamment l’obligation de motiver les dérogations aux dispositions relatives à la demande de permis d’environnement. Cet ajustement a des conséquences importantes, tant pour les autorités compétentes que pour les demandeurs de permis environnementaux.
Ce décret entrera en vigueur le 20 juillet 2024. Aucune disposition transitoire n’étant prévue, l’obligation de motivation s’applique aux demandes en cours et aux nouvelles demandes depuis le 20 juillet 2024. Le cas échéant, si une dérogation s’avère nécessaire, celle-ci sera également expressément demandée doit être fournie par le demandeur.
Implications pour les candidats
Pour les demandeurs de permis d’environnement, l’obligation formelle de motiver leurs dérogations signifie qu’ils doivent être encore plus conscients des règles applicables et des raisons pour lesquelles ils peuvent demander une dérogation. Ils doivent expliquer explicitement dans leur demande à quelles dispositions une dérogation est demandée. Une demande insuffisamment motivée sur ce point entraînera probablement un rejet, le gouvernement lui-même ne pouvant accorder des dérogations qui n’ont pas été explicitement demandées.
Conséquences pour les autorités concédantes
Une autorité concédante ne peut accorder une dérogation que si celle-ci a été expressément demandée par le demandeur et justifiée dans son dossier de demande. La jurisprudence actuelle stipule déjà qu’une autorité concédante n’est pas tenue d’examiner elle-même l’application de toutes les dispositions dérogeant possibles.
L’obligation de motivation, ancrée dans le décret sur l’environnement collectif, améliore la transparence pour l’autorité concédante, car les écarts doivent être motivés en détail et clairement justifiés.
Décision
L’ancrage de l’obligation formelle de motiver les dispositions de dérogation concernant la demande de permis d’environnement constitue une étape importante vers plus de transparence et de cohérence dans l’aménagement du territoire. Les demandeurs et les autorités concédantes devront adapter leurs méthodes de travail pour se conformer à la réglementation applicable.
Source : Forum des avocats