Auteur : Marc Vandecasteele (LegalNews)
Le projet de loi déposé le 24 septembre 2024 vise non seulement à créer un cadre juridique clair pour l’utilisation de données probantes obtenues illégalement, mais également à modifier la position actuelle selon laquelle l’administration fiscale peut en principe utiliser tous les moyens de preuve, sous réserve d’exceptions.
Si les juges doivent juger au cas par cas, sur la base d’une position fortement critiquée par la Cour de cassation, si des preuves obtenues illégalement doivent être acceptées ou non, on risque de voir une jurisprudence inégale et contradictoire apparaîtra entre les juges d’instruction qui jugent l’Antigoon – n’appliquent pas la jurisprudence et décident donc que l’impôt établi sur la base de preuves obtenues illégalement doit être annulé, et d’autres, qui appliquent la jurisprudence d’Antigoon en tout ou en partie.
Le pétitionnaire estime que le principe établi par la Cour de cassation devrait être révisé. Après tout, quelle logique se cache derrière l’idée selon laquelle les preuves obtenues illégalement sont acceptables, sauf dans certains cas ? Ne serait-il pas plus cohérent de dire que les preuves obtenues illégalement ne peuvent être utilisées que dans certains cas ? Le principe d’Antigon s’applique en fin de compte aux preuves qui posent problème parce qu’elles sont entachées d’une certaine illégalité. Il est donc tout à fait paradoxal que la prise en compte de ces éléments de preuve soit examinée en supposant qu’ils seraient acceptables.
Par ailleurs, selon l’auteur de la communication, le projet de loi s’inscrit pleinement dans le cadre législatif qui doit garantir une répression efficace des fraudes fiscales graves, organisées ou non, avec lesquelles, selon la loi du 20 septembre 2012 instituant le principe “una via” dans le la poursuite des violations de la législation fiscale et l’augmentation des sanctions fiscales devraient être confiées aux autorités pénales avec de larges pouvoirs d’enquête ; ces pouvoirs sont plus préjudiciables aux droits fondamentaux. La répression des délits fiscaux graves a récemment été encore renforcée en prévoyant la possibilité de créer des MOTEM fiscaux (équipes d’enquête mixtes multidisciplinaires composées d’enquêteurs de la police judiciaire fédérale et de fonctionnaires d’autres administrations).
Le projet de loi vise donc à déterminer que l’administration fiscale ne pourra plus utiliser des preuves obtenues illégalement pour établir un impôt, sauf dans certains cas où la précision est légalement définie.
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