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Le Gouvernement wallon a accepté sous conditions une augmentation du prix de l’eau, de manière à garantir un équilibre entre les besoins des opérateurs et la protection des consommateurs. L’augmentation annuelle est estimée à 50 euros pour une consommation moyenne de 70,5 m³ par an.
Depuis 2014, le prix de l’eau en Wallonie n’avait pas évolué au même rythme que le coût de la vie, malgré quelques augmentations intermédiaires. Les hausses des prix de l’énergie, conjuguées à la nécessité d’investissements dans l’entretien des réseaux et la fourniture d’une eau de qualité, ont conduit les distributeurs d’eau (SWDE, CILE, inBW, etc.) et la SPGE, en charge de l’assainissement, à introduire des demandes de revalorisation tarifaire fin 2024.
Une augmentation sous conditions
L’augmentation du prix de l’eau a été acceptée moyennant certaines conditions :
- Lissage des augmentations
La hausse tarifaire est étalée sur plusieurs années pour garantir sa soutenabilité et son alignement avec l’évolution de l’indice des prix à la consommation.
Les consommateurs s’adresseront à leur distributeur pour connaitre l’évolution tarifaire qui les concerne. Ceux-ci communiqueront leurs nouveaux tarifs à leurs clients et les détails seront accessibles via leurs sites respectifs, en majorité répertoriés sur www.aquawal.be.
Ce rattrapage progressif pourrait faire place à terme à un mécanisme d’indexation.
- Garantie d’investissements
Les opérateurs doivent présenter des plans d’investissements concrets, incluant notamment la modernisation des infrastructures, la protection des captages et l’accélération des actions pour faire face au défi climatique.
Par exemple, la SPGE s’engage à coordonner pour tout le secteur public de l’eau, du robinet à la restitution à la rivière après épuration, un plan industriel visant à sécuriser les ressources et à réduire l’empreinte environnementale de ces infrastructures. Quant aux distributeurs, un investissement prioritaire concerne la modernisation des réseaux de distribution pour réduire les pertes en eau potable, un enjeu crucial dans un contexte de stress hydrique croissant. La mise en place de technologies de détection avancées et le remplacement des canalisations vétustes figurent parmi les projets phares.
- Renforcement de la gouvernance
La création d’un Comité de suivi piloté par le SPW est actée. Ce comité centralisera les recommandations sur les évaluations tarifaires, la transparence des coûts et l’optimisation des ressources. Les distributeurs devront également s’engager dans des réductions des coûts de fonctionnement, y compris par des synergies entre les opérateurs, la rationalisation des jetons de présence et des dividendes.
Un plan d’actions visant à une augmentation des bénéficiaires du Fonds social de l’eau sera proposé fin janvier par le Ministre Coppieters au Gouvernement wallon. Il est actuellement sous-utilisé. Par ailleurs une révision des coûts de recouvrement est demandée.