Le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (SEDIF) a finalisé la procédure d’attribution du nouveau contrat de concession relatif à la gestion du service public de l’eau potable en Ile-de-France.
Le contrat durera 12 ans et s’élève à environ 4,3 milliards d’euros pour couvrir l’approvisionnement en eau potable de plus de 4 millions de personnes pour plus d’un milliard d’euros d’investissements pour produire de l’eau propre, sans calcaire et sans chlore.
Lacourte Raquin Tatar a soutenu le SEDIF à toutes les étapes et a défendu ses intérêts dans le cadre des litiges qui ont précédé la signature du contrat et aux termes desquels le tribunal administratif de Paris et le Conseil d’Etat ont validé en tous points l’attribution de la concession.
L’équipe était dirigée par Benoit Neveu et composée de Xavier de Lesquen, Marine Hue, Romain Meresse, Claire McDonagh et Arthur Pierre.
Questions-réponses avec Benoit Neveu
Benoit, pouvez-vous nous expliquer votre plan stratégique lorsque vous dirigez l’équipe sur ce projet et pourquoi ce plan était la meilleure façon d’aborder les demandes du client ?
Pour le SEDIF, ce projet a des implications économiques, techniques, environnementales mais aussi juridiques importantes, compte tenu de la complexité du contrat et des risques contentieux élevés.
Notre objectif a toujours été de fournir un conseil juridique de haut niveau pour répondre à ces enjeux, avec précision, disponibilité et adaptabilité. J’ai été personnellement impliqué au quotidien dans l’animation de l’équipe et la relation avec le client, ce qui a été facilité par le fait que le SEDIF a également mis en place une équipe dédiée, soudée et efficace, avec un nombre limité d’interlocuteurs très engagés.
La réussite du projet repose en grande partie sur la planification des tâches et l’anticipation des défis, mais aussi sur la capacité de l’équipe à s’adapter, au quotidien, aux besoins du client. Les urgences et les changements de dernière minute sont essentiels pour ce type de projet, et notre équipe sait exactement comment y faire face.
Comment vous et votre équipe avez-vous exploité vos atouts et compétences les meilleurs et les plus adaptés pour travailler sur cette acquisition, quelles compétences précieuses chaque membre a-t-il apporté au conseil d’administration ?
Nous mettons en place une équipe dédiée, très expérimentée en droit des marchés publics et composée d’avocats possédant une grande connaissance des services publics de l’eau, des opérateurs économiques pouvant les fournir ainsi que des problématiques juridiques spécifiques à ce secteur. Nous avons mis à profit notre expérience sur de précédents contrats de concession de fourniture d’eau potable, notamment à Toulouse, Bordeaux, Lyon, Lille ou Marseille.
Pour ce projet, nous avons continuellement profité de notre solide pratique contentieuse en droit des marchés publics, qui nous a permis d’anticiper les critiques sur le processus d’attribution et de fournir des conseils personnalisés, même lorsque la loi était muette. Nous avons également bénéficié du soutien précieux de mon associé Xavier de Lesquen, ancien magistrat administratif. Notre expertise s’est révélée particulièrement précieuse pour prévenir les conflits d’intérêts, conseiller le client sur les informations à communiquer aux opérateurs économiques, et plus généralement tout au long des négociations.
Dans de nombreux cas, il n’existe pas de réponses évidentes ni absolues aux questions qui amènent les clients à consulter leur avocat. C’est pourquoi, au-delà de la simple analyse de l’état actuel du droit, notre équipe d’avocats dévoués à ce projet a systématiquement recherché, trouvé et parfois même conçu les solutions les plus appropriées pour répondre aux besoins de notre client, en gardant toujours le respect des règles juridiques. la sécurité comme priorité.
Enfin, ce type de projets nécessite d’aider le client à prendre des décisions en tenant compte de nombreux paramètres et à concilier différents points de vue. Je crois que mon expérience de médiateur a aidé notre client dans la gestion du projet, d’autant que la communication est un facteur clé de réussite, tout comme l’écoute du client et la reformulation de ses besoins pour y répondre au mieux.
Pouvez-vous nous parler des dernières étapes de l’attribution de cette concession et si des défis sont apparus et ont dû être résolus sous la pression du dernier tronçon ?
Un incident s’est produit qui a modifié les paramètres des dernières étapes de la procédure d’attribution de la concession. Suite à un problème informatique, une partie de l’offre d’un opérateur économique a été divulguée à un concurrent. Cette rupture de confidentialité a conduit le SEDIF à arrêter les négociations et à attribuer le marché sur la base d’offres intermédiaires déposées avant l’émission informatique. Cette décision n’a pas été facile à prendre et nous avons travaillé en étroite collaboration avec le SEDIF sur toutes les solutions possibles disponibles pour identifier et évaluer les risques de chaque solution.
La décision d’attribuer le marché sur la base d’offres intermédiaires a été contestée par l’un des opérateurs économiques par voie de recours précontractuel, avant l’attribution du marché. Nous avons représenté avec succès le SEDIF devant le Tribunal Administratif de Paris, qui a jugé que la décision du SEDIF était conforme aux règles françaises des contrats de concession, et notamment au principe d’égalité de traitement entre les candidats. Cette décision a été confirmée par le Conseil d’État français, qui a estimé que le SEDIF avait pris la meilleure décision dans les circonstances particulières de l’affaire. Nous sommes fiers d’avoir conseillé avec succès le SEDIF et défendu cette solution, malgré la pression qui l’entoure.
Une fois confirmée la décision de poursuivre la procédure sur la base des offres intermédiaires, nous avons conseillé le SEDIF sur l’analyse de ces offres et sur les ajustements du contrat de concession, ce qui s’est avéré particulièrement délicat car il était impossible de poursuivre les discussions avec les opérateurs économiques. . Un travail considérable a donc été nécessaire avant que le SEDIF puisse rendre la décision de sélection du concessionnaire.
Ce choix a été suivi d’un autre recours précontractuel, par lequel l’opérateur économique débouté a tenté de contester la procédure d’attribution de la concession pour de multiples motifs. Cependant, le tribunal administratif a rejeté les demandes et a pleinement confirmé la légalité de tous les aspects de la procédure d’attribution de concession. Compte tenu de notre implication à chaque étape de cette procédure, nous avons accueilli cette décision avec une grande satisfaction.
Suite à ce contentieux, le contrat a finalement été signé, non sans une longue série d’embûches et plusieurs longs mois de mobilisation constante de notre part.
Puisqu’il s’agit d’un projet si important, fournissant de l’eau potable à tant d’habitants, en quoi ce projet s’aligne-t-il avec les valeurs de Lacourte Raquin Tatar ?
Le projet SEDIF est un projet ambitieux qui correspond parfaitement au type de dossiers qui intéressent notre cabinet, pour au moins trois raisons.
La première raison est que ce projet a nécessité une forte ingénierie juridique, et la fourniture d’un conseil juridique à forte valeur ajoutée, qui correspond parfaitement au type de services que nous accordons une priorité à nos clients. En effet, nous nous efforçons toujours d’apporter une vision créative et adaptée à chaque situation, afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles. Dans le cas du projet SEDIF, nous avons dû beaucoup réfléchir sur les mécanismes de rémunération ainsi que sur les modalités de financement des investissements, notamment sur les travaux de construction d’un milliard d’euros de nouvelles installations visant à produire « du propre, du calcaire et du chlore ». eau gratuite”.
La deuxième raison est que le projet SEDIF répond à des préoccupations sociales et environnementales qui tiennent naturellement à cœur à notre cabinet : préservation durable des ressources naturelles, adaptation au changement climatique, actions engagées en faveur de la transition vers les énergies vertes, garantie d’un libre accès à l’eau potable pour tous. Au-delà des directives et processus internes que Lacourte Raquin Tatar a développés dans son activité quotidienne, nous nous efforçons de toujours prioriser les cas ayant des impacts favorables sur les enjeux sociaux et environnementaux.
La troisième raison est que fournir des conseils juridiques sur un tel projet implique nécessairement de travailler avec une équipe composée d’avocats complémentaires les uns des autres, mais également suffisamment responsables et autonomes. C’est précisément le type de projet dans lequel les collaborateurs travaillent en direct avec les partenaires et les clients, et sont donc rapidement confrontés à des situations qui leur permettent de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Globalement, ce projet a été une belle opportunité de démontrer notre capacité à travailler en équipe et notre capacité à adopter une vision globale et stratégique.
Quel accompagnement est offert à Lacourte Raquin Tatar alors que la concession est désormais attribuée, vos clients bénéficient-ils d’un accompagnement continu en cas de besoin pour assurer le succès de leur progression ?
Notre cabinet continue de conseiller le SEDIF lors de l’exécution de la concession. Ce contrat entrera pleinement en vigueur le 1er janvier 2025 et nous avons de nombreuses actions préparatoires à entreprendre, compte tenu des enjeux qu’un contrat de cette envergure (plus de 9000 pages au total…) soulève une fois la représentation commencée.
Nous répondons donc à toutes les questions du client et participons même à la formation des adhérents du SEDIF, qui devront désormais mettre en œuvre ce contrat de concession, tant en termes de réalisation des travaux d’investissement et de fonctionnement du service public, mais également en termes de suivi du concessionnaire. .
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LACOURTE RAQUIN TATAR
Le Cabinet d’avocats d’affaires LACOURTE RAQUIN TATAR est leader dans ses domaines d’expertise : fusions et acquisitions, immobilier et fiscalité. Outre ces domaines d’expertise, il dispose de compétences reconnues en matière de droit public, d’urbanisme, de financement, de réglementation financière et de gestion d’actifs, ainsi que de contentieux. Fort de 85 avocats, dont 23 associés et 4 counsels, le cabinet s’engage à apporter à ses clients solutions et promouvoir l’éthique et les collaborations à long terme.
LACOURTE RAQUIN TATAR conseille et plaide dans les différents domaines du droit public, principalement dans les domaines de l’urbanisme, des marchés publics et de l’environnement. L’équipe de droit public du Cabinet intervient pour le compte d’investisseurs, d’aménageurs, d’industriels, de fédérations professionnelles, ainsi que d’autorités organisatrices et d’opérateurs de service public pour la mise en œuvre réglementaire, opérationnelle et financière de leurs projets. Les avocats de l’équipe disposent d’une expérience reconnue, notamment dans les secteurs de l’immobilier, de l’urbanisme, des énergies renouvelables, des services publics locaux et des infrastructures.
Benoit NEVEU
Benoit Neveu est avocat en droit public des affaires depuis 20 ans.
Benoit Neveu est titulaire d’un DEA de droit public économique (Université Paris II – Panthéon Assas), d’un DESS de droit public Contentieux (Université Paris I – Panthéon Sorbonne), et d’un diplôme de l’Institut des Hautes Etudes Internationales (Université Paris II). – Panthéon Assas). Il a concentré sa pratique sur le droit des marchés publics et des services publics, ainsi que, plus généralement, sur le droit des collectivités locales, tant en matière de conseil que de contentieux.
Son expérience en matière d’audit, de passation et de négociation de marchés publics (délégation de service public, marchés publics complexes, contrats de partenariat, etc.) ainsi que dans l’organisation des services publics (création de structures telles que les entreprises publiques locales, rédaction de règles de gouvernance , définition du statut du personnel, etc.) et la gestion du domaine des entités publiques l’ont amené à intervenir dans le cadre de missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour des entités publiques dans la plupart des secteurs économiques.
Par ailleurs, Benoit NEVEU est médiateur agréé (Diplôme Universitaire de Médiateur – IFOMENE).