Entretien réalisé par Shubhankar Singha, NUJS, Kolkata dans le cadre de son programme Campus Leaders.
Le Dr Kavita Singh, professeure distinguée au WBNUJS de Calcutta, a commencé son parcours juridique après son mariage, inspirant de nombreuses femmes en droit. Titulaire d’un doctorat. Titulaire d’un doctorat en droit de l’Université du Bengale du Nord, elle possède plus de deux décennies d’expérience en enseignement, spécialisée en droit pénal.
Ses contributions au monde universitaire juridique, à la recherche et à l’administration soulignent son dévouement à l’éducation juridique et à la justice, faisant d’elle un modèle pour les femmes en herbe dans ce domaine.
Pourriez-vous partager avec nous votre parcours depuis vos premières études jusqu’à devenir professeur au WBNUJS ?
Le voyage s’est très bien déroulé. En tant qu’étudiant, j’ai toujours eu envie d’apprendre et cette soif d’apprendre m’a aidé après avoir obtenu mon diplôme.
J’ai travaillé comme conférencier pendant 22 ans au NUJS, ce qui était un défi, en particulier pour enseigner à de jeunes esprits qui avaient déjà passé un examen d’entrée et possédaient des connaissances de base lorsqu’ils ont rejoint le cours BA LLB. Au début, c’était difficile en raison d’engagements familiaux, mais en deux ans, je me suis adapté.
Mon aptitude à apprendre m’a aidé à m’impliquer auprès des étudiants et c’est devenu un processus d’apprentissage bidirectionnel. Les étudiants étaient intéressés par l’apprentissage et possédaient des connaissances variées, d’autant plus qu’ils avaient effectué des stages dans différents lieux comme des ONG et des tribunaux de première instance.
J’ai commencé à enseigner le droit pénal et la fiscalité, ce qui était un défi, mais mon expérience antérieure en droit pénal m’a facilité la tâche. En 22 ans d’enseignement, j’ai acquis beaucoup de connaissances, en grande partie grâce aux questions et aux discussions avec mes étudiants.
Mon parcours de professeur adjoint à professeur a été enrichissant et je remercie mes étudiants de l’avoir rendu plus facile.
Qu’est-ce qui vous a poussé à poursuivre une carrière en droit, plus particulièrement dans le domaine du droit pénal ?
Mon père a été impliqué dans de nombreux litiges liés à la propriété et il m’a traîné devant la Haute Cour pendant mon enfance. Voir des juges et des avocats dans leurs robes noires m’a donné l’impression qu’avoir un diplôme en droit me donnerait du pouvoir.
Mon mari a également joué un rôle important en me soutenant et en me faisant admettre à un cours de droit de cinq ans après notre mariage. J’ai toujours été intéressé par les études de droit et, avec son soutien, j’ai poursuivi mes études. Mes enfants m’ont également soutenu tout au long de mon parcours, m’encourageant à continuer.
Mon parcours en droit a commencé après mon mariage, dans le but de réaliser quelque chose de significatif dans le domaine.
Comment équilibrez-vous vos responsabilités en tant que professeur, auteur et membre de plusieurs comités ?
Je remercie mon mentor, le professeur D. Banerjea, qui dirigeait l’École de justice pénale et d’administration. Il m’a encouragé à « périr ou à publier », me motivant à écrire et à publier des livres, des articles et des articles.
Il nous a également encouragés à collaborer avec les piliers de l’administration de la justice pénale, ce qui a donné lieu à des opportunités de former des agents de l’IPS et de former des policiers et des juges. La gestion des publications implique des recherches au-delà des heures de cours, la conversion des articles de conférence en publications et la collaboration avec les étudiants et les collègues.
Ma famille a été coopérative, ce qui m’a permis de gérer mon temps efficacement. Le soutien de mon superviseur a été déterminant dans la publication de mon premier livre, basé sur ma thèse de doctorat. J’ai également édité des livres et collaboré avec des étudiants et des professeurs pour publier des ouvrages sur l’administration de la justice pénale.
La gestion du temps et le soutien familial ont été essentiels pour équilibrer ces responsabilités.
Que pensez-vous de l’état actuel de la formation juridique et que peut-on faire pour l’améliorer ?
L’enseignement juridique est de deux types : traditionnel et moderne (comme on le voit dans les facultés nationales de droit). Les facultés nationales de droit ont la liberté de concevoir des cours en fonction des demandes du marché, offrant ainsi aux étudiants une éducation enrichie.
En revanche, les facultés de droit traditionnelles sont confrontées à des défis tels que des bibliothèques médiocres, des professeurs à temps partiel et des programmes obsolètes. Les facultés nationales de droit mettent fréquemment à jour leur programme, le gardant ainsi pertinent, alors que les universités traditionnelles sont confrontées à de longs processus pour mettre à jour le leur.
Pour améliorer l’éducation juridique, il convient de remédier à la disparité entre les facultés nationales de droit et les facultés de droit traditionnelles. Les bibliothèques devraient être ouvertes aux étrangers et une plus grande sensibilisation devrait être menée à l’égard de ces ressources.
La collaboration entre les universités nationales et d’État, les partenariats de recherche et l’amélioration des infrastructures sont nécessaires pour combler le fossé. Le Conseil du barreau devrait veiller à ce que les facultés de droit respectent les normes en matière d’infrastructure et de corps professoral, et les subventions UGC devraient parvenir aux établissements plus petits pour les aider à se développer.
Comment les étudiants peuvent-ils tirer le meilleur parti de leur séjour à l’université ?
Les étudiants doivent profiter pleinement des opportunités offertes par l’université, notamment en participant à des comités, en s’engageant dans le monde universitaire et en se connectant avec des professionnels de l’industrie. Les activités parascolaires sont essentielles à la croissance personnelle et professionnelle.
Les étudiants doivent bien gérer leur temps, en se concentrant à la fois sur les activités académiques et extrascolaires pour rendre leur CV plus attractif. Les notes ne sont pas le seul critère de réussite ; une soif d’apprendre et une approche proactive de la création de connaissances sont essentielles.
S’engager dans l’apprentissage social, comme la participation à des initiatives d’aide juridique, est également essentiel, car cela aide les étudiants à acquérir une exposition pratique et à contribuer à la société. Les étudiants doivent utiliser les ressources de la bibliothèque, tant physiques qu’en ligne, et profiter de la technologie pour se tenir au courant des développements juridiques.
La participation à des activités parascolaires, le temps passé à la bibliothèque, l’engagement dans l’apprentissage social et la proactivité dans l’apprentissage sont essentiels pour tirer le meilleur parti de leur temps à l’université.
Comment percevez-vous le rôle des professeurs de droit dans la formation de la future génération d’avocats et leur compréhension de la justice ?
Les professeurs de droit jouent un rôle crucial en transmettant des compétences telles que la façon de lire les lois, d’interpréter les jugements et d’interagir avec les textes juridiques. Le rôle de l’éducateur ne se limite pas à l’enseignement en classe ; ils sont également disponibles grâce à la technologie, ce qui permet aux étudiants de se connecter et de s’engager plus facilement avec eux.
La relation entre les étudiants et les éducateurs a évolué, avec une communication et un accès plus ouverts. Cependant, cela dépend de la volonté de l’élève d’apprendre et de s’engager avec l’éducateur.
Les enseignants du droit doivent veiller à ce que les étudiants possèdent les compétences nécessaires pour naviguer dans le paysage juridique et appliquer efficacement leurs connaissances dans des scénarios du monde réel.
Comment avez-vous remarqué l’évolution de l’approche des étudiants au fil du temps, depuis vos débuts dans l’enseignement jusqu’à aujourd’hui, et comment se compare-t-elle à l’approche que vous avez observée au cours de vos études ?
Les étudiants ont toujours été désireux d’apprendre et leur approche n’a pas beaucoup changé au fil du temps. Cependant, l’introduction de l’apprentissage en ligne pendant la pandémie de COVID-19 a posé des problèmes pour maintenir l’attention des étudiants.
Au fil des années, l’élan est revenu et les élèves sont à nouveau activement engagés dans l’apprentissage en classe. L’interaction entre étudiants et enseignants s’est améliorée avec l’avènement de la technologie, rendant la communication plus facile et plus efficace.
La différence que j’ai remarquée concerne davantage mon évolution en tant qu’éducateur et la façon dont je me suis adapté aux nouvelles méthodes et technologies d’enseignement. La relation entre les étudiants et les éducateurs est restée forte, les étudiants étant toujours à la recherche de connaissances et les éducateurs les guidant tout au long de leur parcours académique.
Selon vous, quel est le plus grand défi auquel est confronté le système de justice pénale en Inde aujourd’hui, et comment peut-il être relevé ?
Le plus grand défi auquel est confronté le système de justice pénale en Inde est le caractère pendant des affaires. Les outils et techniques actuellement utilisés pour résoudre ce problème ne sont pas suffisants.
Les délais pour les enquêtes, les procès et les appels ne sont pas toujours pratiques, car ils ne tiennent pas compte des complexités impliquées dans le processus juridique, comme la collecte de preuves et la coordination avec les témoins. La nomination de procureurs issus de commissions gouvernementales présente également des défis, car nombre d’entre eux n’ont pas la formation et l’expérience nécessaires pour traiter efficacement les affaires.
Le gouvernement devrait se concentrer sur l’augmentation du nombre de tribunaux, de procureurs et d’officiers d’enquête pour répondre à la croissance de la population. De plus, davantage d’établissements pénitentiaires devraient être construits pour accueillir le nombre croissant de détenus.
Le renforcement du système de justice pénale nécessite de relever ces défis infrastructurels et procéduraux afin de garantir une prestation de justice rapide et efficace.
Quels défis avez-vous rencontrés en travaillant sur votre livre sur « Les droits de l’homme et les lois antiterroristes en Inde » et comment les avez-vous surmontés ?
L’un des plus grands défis auxquels j’ai été confronté en travaillant sur mon livre était la gestion du temps, car il m’a fallu dix ans pour le terminer. Heureusement, j’ai eu le soutien d’étudiants qui m’ont aidé dans mes recherches. Le livre est bien accueilli et il existe une demande pour une version révisée incluant de nouvelles lois.
Cependant, trouver le temps d’y travailler maintenant est un défi en raison d’autres engagements. Au cours du processus d’écriture initial, j’ai géré mon temps efficacement, en utilisant les ressources disponibles dans la bibliothèque du NUJS, qui est l’une des plus grandes bibliothèques en ligne.
Le principal défi consistait à équilibrer mes responsabilités académiques avec la recherche et l’écriture, mais avec détermination et soutien, j’ai pu terminer le livre.
Pourriez-vous partager vos réflexions sur l’importance des cliniques d’aide juridique en Inde, notamment en ce qui concerne la traite des enfants et l’accès à la justice ?
Les cliniques d’aide juridique constituent une très bonne initiative, car elles fournissent des services précieux à la communauté locale. Le club pro bono se porte également bien, mais il est possible d’en faire davantage. La collaboration avec l’Autorité des services juridiques de l’État pourrait renforcer l’impact de ces cliniques.
Les étudiants des cliniques d’aide juridique possèdent les compétences et l’expérience en recherche nécessaires pour contribuer de manière significative aux programmes de sensibilisation, qui sont essentiels pour lutter contre des problèmes comme la traite des enfants. Dans le passé, les étudiants du NUJS préparaient des sketchs et les jouaient dans des lieux publics pour sensibiliser le public.
Il est possible de faire davantage pour renforcer la collaboration entre les cliniques d’aide juridique et les autorités chargées des services juridiques, afin de garantir que les avantages de ces programmes profitent à ceux qui en ont le plus besoin.
Comment avez-vous vu le paysage juridique évoluer depuis le début de votre carrière, notamment avec l’essor des technologies de l’information ?
Le paysage juridique a considérablement changé avec l’essor des technologies de l’information. Les recherches qui nécessitaient autrefois des visites à la bibliothèque peuvent désormais être effectuées d’un simple clic, rendant l’information plus accessible.
La communication entre étudiants et enseignants s’est également améliorée, grâce à la technologie permettant des interactions plus faciles et plus fréquentes. Dans le passé, les étudiants hésitaient à s’adresser aux enseignants, mais il y a désormais plus d’ouverture et de confiance.
La possibilité d’accéder à des informations en temps réel sur les jugements des tribunaux et les évolutions juridiques a également transformé la façon dont les professionnels du droit travaillent. Les technologies de l’information ont joué un rôle crucial en rendant le système judiciaire plus efficace et plus accessible.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants en droit qui aspirent à poursuivre une carrière dans le milieu universitaire et la recherche juridique ?
Les étudiants qui aspirent à entrer dans le milieu universitaire devraient cultiver une passion pour l’enseignement et la recherche dès le début de leurs études en droit. Ils doivent apprendre les méthodes de recherche empiriques, se tenir au courant des derniers développements dans leur domaine et viser à publier leurs travaux. Si un doctorat est essentiel pour une carrière universitaire, la formation continue et l’engagement dans les questions juridiques actuelles sont tout aussi importants.
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Cette interview fait partie de notre série d’entretiens Star Faculté/Professionnel, menée par les dirigeants du campus de Lawctopus. Restez à l’écoute pour en savoir plus !