Auteur : Ilse De Geyter (Forum des avocats)
Et si vous, en tant que Syndicat des Copropriétaires (VME), êtes confronté à un résident qui occasionne de graves nuisances ? La première question qui se pose est de savoir si le résident concerné est locataire ou propriétaire.
S’il s’agit d’un locataire, la VME peut demander au copropriétaire qui est bailleur de faire le nécessaire en faveur de son locataire pour mettre fin aux nuisances, le cas échéant en résiliant le contrat de location. Le cas échéant, le copropriétaire qui est bailleur devra engager une procédure au nom de son locataire.
En effet, le VME peut également engager directement lui-même une procédure judiciaire en cas de silence du propriétaire.
Toutefois, si c’est un copropriétaire lui-même qui est à l’origine des nuisances, vous vous retrouverez dans une situation plus difficile. Le droit de propriété est et reste un fait auquel le tribunal n’aime pas toucher. Un propriétaire qui cause des nuisances excessives ne peut, en principe, être simplement expulsé de son bien, ce qui a été confirmé à l’article 3.101 du Nouveau Code Civil.
Lorsqu’un VME exigeait donc qu’un certain copropriétaire soit interdit d’habiter et d’entrer plus longtemps dans l’appartement, cela n’arrivait généralement jamais, même lorsqu’il existait des preuves suffisantes de nuisance, par exemple au moyen d’un procès-verbal d’huissier ou d’huissier. police.
Les juges de paix tentent généralement de nommer un médiateur ou, par exemple, d’imposer une sanction ou une amende en cas de violation des statuts ou du règlement d’ordre intérieur (RIO). Un système de pénalités peut être inclus dans le RIO qui s’applique en cas de violation de la réglementation. Une amende peut être liée à certaines infractions à la réglementation, à condition qu’il soit indiqué précisément quand l’amende s’appliquera. De plus, l’amende doit être raisonnable et non excessive. Le juge de paix peut également être invité à interdire le comportement du locataire ou du copropriétaire en discussion et, le cas échéant, à assortir cette interdiction d’une sanction. Si un préjudice a également été causé au syndicat de copropriété par le non-respect du RIO, une indemnisation peut également être réclamée immédiatement.
Cependant, cela a récemment changé lorsque le tribunal de première instance d’Anvers, département de Turnhout, a décidé, par jugement du 02.10.2023, en tant que juge d’appel, de limiter le droit de propriété en raison de la gravité de la nuisance. Le juge d’appel a donc estimé que ce sont de graves nuisances de voisinage (article 3.101 du Code civil néerlandais) qui ont rompu l’équilibre entre les voisins. Le tribunal a donc estimé devoir rétablir cet équilibre en prenant des mesures appropriées. Le juge d’appel a estimé que l’interdiction d’occuper l’appartement était la seule mesure appropriée.
C’est une mesure qui ne manque pas son but, les nuisances sont effectivement stoppées de cette manière, mais qui ne prive/érode pas complètement le droit de propriété, maintenant que le copropriétaire en question a toujours la possibilité de louer son bien. . Le juge de paix a ainsi proposé une solution décisive pour les autres copropriétaires sans supprimer totalement le droit de propriété du copropriétaire provoquant une nuisance, ce qui serait illégal, mais en le limitant.
Source : Forum des avocats