Auteur : Marc Vandecasteele (LegalNews)
De quoi s’agit-il?
Il y avait un litige entre les parties sur l’existence ou non d’une servitude de passage de droit public sur un terrain à Gand. Le terrain avait été acheté par un entrepreneur pour la construction d’une résidence étudiante et était clôturé par une clôture.
Par jugement du 5 janvier 2018, le tribunal de première instance de Flandre orientale, département de Gand, a jugé que la parcelle (…), propriété de l’entrepreneur, est grevée d’une servitude de passage de droit public sur une largeur de 2,30 mètres. L’entrepreneur et la Ville de Gand ont été sommés de supprimer tout obstacle qui empêcherait ou limiterait l’utilisation de la servitude de droit public de transition, et que tout obstacle doit rester supprimé, sous peine d’amende de 100 euros par jour avec un maximum de 200.000 euros. Les 5 et 19 janvier 2019, le demandeur a fait signifier le jugement à l’entrepreneur et à la ville de Gand. L’entrepreneur a ensuite adapté ses plans de construction et obtenu un permis environnemental de la ville de Gand. En outre, la Ville de Gand a obtenu de l’entrepreneur un droit d’emprunt temporaire, d’une part, sur le chemin piétonnier longeant la parcelle, et, d’autre part, sur la servitude de passage de droit public.
Le demandeur a fait faire des constatations par huissier à différents moments au cours des travaux.
Par jugement du tribunal de première instance de Flandre orientale, département de Gand, du 5 janvier 2018, une sanction a été prononcée pour le respect par l’entrepreneur et la Ville de Gand d’une servitude de passage de droit public avec ordre de supprimer tout obstacle à l’usage de le passage d’une largeur de 2,30 mètres à supprimer et à maintenir retiré.
Plus précisément, les juges des sanctions ont condamné l’entrepreneur et la Ville de Gand à enlever ou maintenir enlevé tout obstacle dans le délai fixé à cet effet, sous peine d’une amende de 100 euros par jour où l’obstacle n’a pas été enlevé ou maintenu enlevé, avec un maximum de 200 000 euros.
Les 12 juin 2019, 18 septembre 2019 et 25 mars 2020, le demandeur s’est fait signifier des injonctions de payer d’un montant respectif de 3 500 euros, 2 900 euros et 17 400 euros, contre lesquelles opposition a été à chaque fois formée par l’entrepreneur et la Ville. de Gand.
Le 14 décembre 2021, la Cour d’appel de Gand, en tant que juges des saisies, a statué que le jugement pénal non solidaire susmentionné équivaut à une astreinte de 50 euros par jour et par personne si l’obstacle n’a pas été enlevé ou maintenu enlevé.
La vision de Cassatie
1. Conformément à l’article 793, alinéa 2, du Code judiciaire, le juge des saisies peut interpréter une décision peu claire ou ambiguë, sans toutefois étendre, limiter ou modifier les droits qui y sont reconnus.
2. Conformément à l’article 1385, premier alinéa, du Code judiciaire, le juge peut, à la demande d’une partie, condamner une partie adverse au paiement d’une astreinte en cas de non-exécution de la peine principale.
Cette disposition présuppose que le juge qui prononce une condamnation non solidaire contre plusieurs personnes, condamne chacune d’elles au paiement d’une peine distincte en cas de non-exécution de la condamnation principale.
3. Conformément à l’article 1385ter du Code judiciaire, le juge peut déterminer la sanction soit sous forme d’une somme forfaitaire, soit sous forme d’un montant par unité de temps ou par infraction. Dans ces deux derniers cas, le juge peut également déterminer un montant au-delà duquel aucune pénalité ne sera perdue.
Les juges d’appel, qui ont ainsi interprété la peine pénale ambiguë, justifient leur décision conformément à la loi.
Lire l’arrêt de cassation du 17 juin 2024 ici