Auteur: Acerta
En été, le travail est souvent plus calme. Cela offre la possibilité à l’employeur et au salarié de réfléchir à leur collaboration et parfois de décider d’y mettre un terme. Mais est-ce une bonne idée de rompre un contrat de travail pendant les vacances ?
L’employeur peut-il licencier un salarié pendant ses vacances ?
Ce n’est pas interdit par la loi
Aucune base légale n’empêche un employeur de résilier un contrat de travail pendant les vacances d’un salarié. Même si le salarié ne récupère pas la lettre recommandée parce qu’il se trouve à l’étranger, le licenciement reste valable.
Suspension du délai de préavis
Toutefois, les vacances du salarié ont un impact si l’employeur choisit d’imposer un délai de préavis. Le délai de préavis est suspendu lors de certaines absences, y compris les jours fériés. Le délai de préavis ne commence donc qu’au retour de vacances du salarié. L’employeur n’a donc que peu d’avantages à licencier un salarié pendant les vacances si un délai de préavis est prévu.
Si en revanche l’employeur opte pour un licenciement immédiat avec versement d’une indemnité de départ, le congé n’aura aucune influence sur le licenciement.
Soyez prudent avec les salariés protégés
La protection contre le licenciement s’applique à certaines catégories de salariés, par exemple les représentants syndicaux ou les femmes enceintes.
Les salariés en interruption de carrière, comme les salariés en crédit-temps ou en congé parental, sont également protégés. Pendant les vacances d’été, de nombreux salariés peuvent prendre un congé parental ou une interruption de carrière. Une vigilance accrue est donc de mise durant cette période. Après tout, la protection n’interdit pas à l’employeur de licencier l’employé, mais elle signifie que l’employeur doit être en mesure de prouver que le licenciement est totalement distinct de l’interruption de carrière de l’employé.
Enfin, la durée de protection est souvent plus longue que l’interruption elle-même. Par exemple, dans le cas d’un congé parental, celui-ci commence au moment de la notification écrite et se termine trois mois après la fin du congé.
Un salarié peut-il démissionner pendant qu’il est en vacances ?
Rien dans la loi n’empêche un salarié de démissionner pendant ou juste avant ses vacances.
En revanche, en cas de démission du salarié, le délai de préavis n’est pas suspendu de ses jours de vacances. Par exemple, un salarié peut informer l’employeur de son licenciement la veille de ses vacances et ponter la totalité du délai de préavis avec le jour férié, sans avoir à respecter de délai de préavis.
Attention pendant les vacances !
La période des fêtes est souvent interrompue par des jours fériés, comme le 21 juillet et le 15 août. Ces jours fériés affectent le délai de préavis, tant en cas de licenciement par l’employeur que par le salarié.
Dans les deux cas, le délai de préavis commence le lundi suivant la notification du licenciement. Toutefois, tant le salarié que l’employeur doivent adresser une lettre recommandée au moins trois jours ouvrables (samedi compris) avant le début du délai de préavis. En pratique, cela signifie que si vous souhaitez que le délai de préavis commence la semaine suivante, vous devez envoyer la lettre recommandée le mercredi. Toutefois, si un ou plusieurs jours fériés tombent dans la même semaine, vous devez envoyer la lettre recommandée plus tôt.
Par exemple, pour un délai de préavis commençant le lundi 19 août 2024, la lettre recommandée devra être envoyée au plus tard le mardi 13 août.
Et si vous n’envoyiez pas la lettre à temps ?
La remise en main propre de la notification est possible pour le salarié (avec un accusé de réception signé par l’employeur). Il peut donc présenter sa démission sur la base de l’exemple ci-dessus jusqu’au samedi 17 août s’il le souhaite.
La remise en mains propres n’est pas possible pour l’employeur. S’il a dépassé le délai d’envoi d’une lettre recommandée, il devra faire appel à un huissier. En effet, une signification par huissier a un effet immédiat, ce qui signifie que le délai de préavis peut commencer le lundi suivant.
Conclusion
Résilier un contrat de travail pendant la période estivale n’est ni meilleur ni pire en soi. Quels que soient les aspects juridiques, il est essentiel qu’il y ait un dialogue ouvert entre l’employeur et le salarié, afin que la rupture de l’accord se déroule de manière sereine. Qui sait l’employé vient de retour dans quelques mois ou quelques années, enrichi des nouvelles expériences acquises.
Source : Acerta