Qu’est-ce qui change exactement ?
Pour les fabricants, importateurs et distributeurs
Les fabricants, importateurs et distributeurs doivent proposer des services de réparation rapides et rentables et informer les consommateurs de leurs droits à la réparation.
Obligation de réparation : les fabricants sont tenus de proposer une réparation gratuite ou à un prix « raisonnable », sauf si la réparation est « impossible ». Si la réparation est impossible, les fabricants doivent proposer aux consommateurs des produits reconditionnés. Les informations sur les tarifs des réparations courantes doivent être disponibles gratuitement sur le site Web. Les réparations doivent être effectuées dans un délai « raisonnable ». Les fabricants sont autorisés à externaliser leurs services de réparation.
Attention : la garantie légale de deux ans donne naturellement au consommateur droit à une réparation, un remplacement ou un remboursement gratuits, en principe au choix, ainsi qu’à une éventuelle indemnisation pour tous les défauts tombant sous l’obligation légale de garantie. Bien entendu, ces nouvelles règles n’y changent rien. Cette garantie légale de deux ans constitue une obligation du vendeur (et non du fabricant, de l’importateur ou du distributeur) envers le consommateur et cette obligation reste pleinement en vigueur. Les vendeurs (magasins physiques ou boutiques en ligne) ne pourront pas se cacher derrière l’obligation de réparation du fabricant et ignorer leurs obligations légales de garantie !
Pièces de rechange : Les fabricants doivent mettre des pièces de rechange à la disposition des réparateurs indépendants et des consommateurs à un prix raisonnable.
Interdiction d’entraver les réparations : La directive interdit aux fabricants d’interdire, de rendre impossible ou de compliquer les réparations dans les contrats ou dans les conditions générales ou en utilisant des techniques matérielles ou logicielles. Il est donc interdit d’empêcher l’utilisation de pièces détachées d’origine ou d’occasion, de pièces compatibles et de pièces imprimées en 3D par des réparateurs indépendants (à condition que ces pièces répondent à toutes les exigences légales nécessaires, y compris bien sûr aux normes de sécurité des produits). Il va de soi que lors de la conception de pièces détachées « tiers », les droits de propriété intellectuelle des constructeurs doivent toujours être respectés. Les pièces contrefaisant des brevets ou des modèles protégés sont bien entendu des contrefaçons, avec toutes les conséquences que cela implique. En pratique, cette limitation peut constituer un obstacle important pour les réparateurs indépendants.
Les fabricants ne peuvent plus refuser de réparer les marchandises si une réparation a été préalablement effectuée par d’autres réparateurs ou personnes, et les vendeurs ne peuvent plus non plus refuser une garantie légale sur cette base. Dans d’autres secteurs, comme l’entretien et la réparation des voitures, cela est interdit depuis un certain temps et cette directive donne également aux consommateurs la liberté de choisir un tiers réparateur d’appareils électroniques ménagers sans autres conséquences.
Pour les vendeurs (magasins physiques et boutiques en ligne)
Les vendeurs sont bien entendu un maillon essentiel de toute la chaîne et ils sont le point de contact direct entre le produit et le consommateur. Il est donc logique qu’ils se voient également imposer des obligations spécifiques pour faciliter la réparation des biens achetés par les consommateurs.
Nous avions déjà prévenu que les règles entourant la garantie légale restaient inchangées. Pendant la période de garantie légale, les vendeurs doivent donc toujours assurer une réparation, un remplacement ou un remboursement correct et gratuit des marchandises défectueuses si le défaut en question est couvert par la garantie légale.
Désormais, la directive oblige les vendeurs à informer le consommateur sur son droit de choisir entre la réparation et le remplacement, et sur le fait que la période de garantie est suspendue pendant toute réparation et prolongée après la réparation, ce qui donne au consommateur la possibilité de donne une période de garantie plus longue. Si un consommateur opte pour la réparation, le vendeur doit prolonger la garantie légale d’une année supplémentaire (qui doit s’ajouter à la durée de garantie restante à la date de notification du défaut). En d’autres termes, en tant que vendeur, vous devez tenir compte à l’avenir des périodes de garantie légale potentiellement considérablement prolongées sur les biens de consommation, avec toutes les implications logistiques et financières que cela implique…