Auteur : Jana Kern (Forum des avocats)
Durant les mois d’été, la demande de bénévoles augmente parce que de nombreuses festivités sont organisées et parce que de nombreux employés prennent des jours de vacances. Les bénévoles remplissent également une fonction essentielle au sein de la société en dehors de la période estivale. Ils apportent un soutien précieux à de nombreuses organisations. Il convient toutefois de noter que le bénévolat est aussi une forme de travail. Cela signifie qu’il existe un grand besoin de législation pour protéger à la fois les intérêts des bénévoles eux-mêmes et ceux des organisations. Dans ce blog, vous pouvez lire les règles les plus importantes dans le cadre du travail bénévole.
Qu’est-ce que le bénévolat ?
Le travail bénévole effectué sur le territoire belge ou organisé à partir de celui-ci est réglementé par la loi du 3 juillet 2005 relative aux droits des bénévoles.
La loi définit le « travail bénévole » comme toute activité exercée gratuitement et entièrement volontairement, au profit d’une ou plusieurs personnes, autres que la personne qui exerce l’activité, d’un groupe ou d’une organisation ou de la société dans son ensemble organisée par une organisation autre que la relation familiale ou privée de la personne qui exerce l’activité. Il est également important que l’activité ne soit pas exercée par la même personne et pour le même organisme dans le cadre d’un contrat de travail, d’un contrat de service ou d’une nomination en tant qu’agent statutaire. Cela inclut les bénévoles de la Croix-Rouge lors d’événements, le personnel des bars lors des festivals et les bénévoles de Teleonthaal.
Obligations de l’organisation envers les bénévoles
Avant que l’activité du bénévole puisse démarrer, l’organisme doit l’informer de certains sujets.
L’organisation devra d’abord clarifier sa finalité désintéressée, ainsi que son statut juridique. S’il s’agit d’une association de fait pour laquelle un travail bénévole est effectué, les responsables de l’association doivent également être identifiés.
De plus, le bénévole doit également être informé du contrat d’assurance que l’organisation doit conclure pour le bénévole. L’organisation est tenue de conclure un contrat d’assurance pour couvrir les risques liés au travail bénévole effectué, l’organisation pouvant être tenue civilement responsable des dommages causés par le bénévole dans l’exercice de son activité. Dans certains secteurs, cette obligation d’assurance peut être légalement étendue pour couvrir les dommages corporels résultant d’accidents dans le cadre de l’activité bénévole, ainsi que l’assistance juridique pour les risques qui en découlent. Il est donc préférable de vérifier les règles en vigueur qui s’appliquent à la catégorie de bénévoles concernée.
Rémunération des bénévoles
En tant qu’organisation, vous pouvez verser une compensation aux bénévoles pour le travail bénévole fourni, mais le paiement de cette compensation ne constitue pas une obligation. « Remboursement des frais » signifie donc que les frais engagés par les bénévoles dans le cadre de l’exercice de leur activité peuvent être remboursés. La réalité et l’ampleur de ces coûts n’ont pas besoin d’être prouvées. En tant qu’organisation, vous pouvez donc choisir de verser une indemnisation selon le système d’un remboursement de frais fixes ou d’un remboursement de frais réaliste.
Il faut toutefois s’assurer que le total des remboursements de dépenses reçus n’excède pas les montants légalement déterminés. Pour l’année 2024 (et donc l’année fiscale 2025), ces allocations s’élèvent à : 41,48 euros/jour et 1659,29 euros/an pour les « bénévoles ordinaires ». Pour certaines catégories spécifiques de bénévoles, différents montants s’appliquent, à savoir 51,48 euros/jour et 3 047,43 euros/an. Ces « catégories spécifiques de bénévoles » comprennent : un entraîneur sportif, un arbitre sportif, le transport non urgent de patients, etc.
Si le remboursement des frais dépasse les montants ci-dessus, des preuves doivent être fournies pour démontrer qu’il s’agit toujours d’un remboursement des frais. Si cela n’est pas possible, la personne concernée ne pourra être considérée comme bénévole, avec toutes les conséquences que cela implique. Ses revenus acquis grâce à l’activité seront également imposés et des cotisations sociales seront également dues. Il est donc important de respecter les limites de revenus, également en tant qu’organisation.
Un travail bénévole en complément d’un revenu de remplacement ?
En tant qu’organisation, vous devez également savoir que les bénévoles ayant droit à des prestations peuvent conserver leurs prestations dans certains cas, notamment lorsqu’ils effectuent un travail bénévole. Il est préférable d’en tenir compte afin de protéger au maximum les volontaires et d’éviter des conséquences négatives pour eux.
Par exemple, une personne qui perçoit des allocations de chômage peut effectuer un travail bénévole à condition d’en informer au préalable et par écrit l’agence de chômage de l’Office national pour l’emploi. Le directeur de l’agence de chômage examinera alors cette déclaration et pourra néanmoins décider que l’activité bénévole envisagée n’est pas acceptée s’il peut démontrer que :
L’activité ne présente pas les caractéristiques du travail bénévole au sens de la loi relative aux droits des bénévoles ; L’activité, compte tenu de sa nature, de son ampleur et de sa fréquence ou compte tenu du contexte dans lequel elle est exercée, ne présente pas ou plus les caractéristiques d’une activité habituellement exercée par des bénévoles dans la vie associative ; La disponibilité des chômeurs sur le marché du travail diminuerait.
Si aucune décision n’est intervenue dans un délai de deux semaines à compter de la réception d’une déclaration complète, l’exercice de l’activité non rémunérée avec maintien des allocations est réputé accepté. Toute décision d’interdiction ou de restriction prise en dehors de ce délai n’aura de conséquences que pour l’avenir, sauf si l’activité n’a pas été rémunérée.
Une prestation d’invalidité peut également être cumulée avec un travail bénévole, à condition que le médecin-conseil détermine que l’activité bénévole est compatible avec l’état de santé général de la personne concernée.
Des règles spécifiques s’appliquent aux autres formes de prestations ou d’allocations (notamment le salaire vital, l’allocation d’aide aux personnes âgées, le revenu garanti aux personnes âgées). Il est donc conseillé pour vous, en tant qu’organisation, d’être bien informé et de fournir à vos bénévoles les informations nécessaires avant de vous engager dans une activité bénévole.
Source : Forum des avocats