Cette interview a été menée par Aayush Agrawal, responsable du campus de Lawctopus.
En conversation avec le professeur adjoint, M. Pravesh Chauhan du SS Jain Subodh Law College, Jaipur, Rajasthan. Nous discutons de l’intérêt des lois internationales et constitutionnelles et de la manière dont on peut traiter ensemble ces sujets.
Veuillez vous présenter à nos lecteurs
Bonjour les lecteurs
Je m’appelle Pravesh Chauhan. Après avoir terminé mes études, j’ai obtenu une licence en droit à l’Université Guru Gobind Singh de New Delhi, puis j’ai terminé ma maîtrise en droit à l’Université Jagannath, j’ai obtenu mon diplôme UGC NET en droit et je poursuis actuellement un doctorat en droit et Professeur adjoint au SS Jain Subodh Law College, Jaipur, Rajasthan.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans les domaines du droit international et constitutionnel ?
Je ne me décrirais pas comme un spécialiste du droit constitutionnel ou international ; en fait, je me considère toujours comme un étudiant, apprenant et explorant toujours ces domaines. Mon intérêt pour ces domaines a été suscité par une profonde curiosité pour les événements qui se produisent autour de nous, tant au niveau mondial qu’au sein de notre propre pays.
Nous vivons dans un monde où le droit est continuellement influencé par d’autres sujets comme la science politique, l’histoire, l’économie et la sociologie. Pour moi, comprendre ces liens et voir comment ils interagissent avec le droit a toujours été fascinant.
En tant que citoyens du monde, nous sommes plus connectés que jamais et il est naturel de nous préoccuper de ce qui se passe dans différentes parties du monde. Grâce à la mondialisation et aux progrès de la communication – grâce à Internet, aux médias sociaux et aux voyages aériens – le monde semble beaucoup plus petit.
Même au sein d’une même famille, les gens peuvent avoir des points de vue et des façons de penser très différents. Cette diversité rend essentiel l’existence d’un code de conduite, d’un ensemble de règles, pour nous aider tous à nous entendre.
À plus grande échelle, les nations et leurs peuples ont également besoin de règles pour réglementer leur conduite, et c’est là que le droit international entre en jeu. Le développement et l’adaptation continus du droit international, qui évolue constamment pour relever de nouveaux défis, m’ont toujours intrigué et attiré vers ce domaine dynamique.
D’un autre côté, tout comme un match de football a besoin de règles pour garantir qu’il se joue de manière équitable et impartiale, notre nation, riche en histoire et en culture, a besoin d’un cadre directeur. Notre Constitution est ce cadre. Il a été soigneusement rédigé avec une profonde compréhension de notre passé, de notre présent et de nos besoins futurs.
Même plus de 70 ans après son adoption, la Constitution continue de guider et de façonner la nation. C’est une source d’espoir pour des millions de personnes, garantissant que chacun soit traité équitablement et que nos droits soient protégés.
Ce fort sentiment de foi dans la Constitution, partagé par tant de personnes, est ce qui m’a attiré vers le droit constitutionnel. Il ne s’agit pas simplement d’un ensemble de règles ; c’est un document vivant qui reflète l’âme de la nation, qui s’adapte constamment pour assurer un avenir meilleur pour nous tous.
Quels ont été les défis les plus importants que vous avez rencontrés lors de la transition des études à l’enseignement du droit international et constitutionnel ?
Passer du statut d’étudiant à l’enseignement du droit international et constitutionnel a présenté plusieurs défis, mais l’un des plus importants a été de gérer la nature de ces matières elles-mêmes.
Le droit international et le droit constitutionnel reposent sur des théories et des principes établis, qui peuvent sembler statiques à première vue. Ces concepts fondamentaux constituent l’épine dorsale des matières, mais ils nécessitent également une compréhension approfondie de l’histoire, de la philosophie et de la doctrine juridique.
Cependant, ces domaines sont tout sauf statiques : ils sont dynamiques et en constante évolution. Le droit international, par exemple, doit s’adapter aux nouveaux défis mondiaux, qu’ils concernent les droits de l’homme, le changement climatique ou les progrès technologiques.
Le droit constitutionnel, en revanche, doit refléter l’évolution des valeurs et des besoins d’une nation, ce qui signifie qu’il est toujours en évolution, répondant aux changements sociétaux et aux interprétations juridiques.
L’un des plus grands défis dans l’enseignement de ces matières est la nécessité de rester informé, non seulement quotidiennement, mais parfois même toutes les heures. Le paysage juridique peut évoluer rapidement avec de nouvelles décisions de justice, des traités internationaux ou des changements législatifs, et en tant qu’enseignant, il est crucial de suivre le rythme de ces évolutions.
Ce besoin constant d’être informé peut être exigeant, mais c’est aussi ce que j’aime le plus dans l’enseignement de ces matières. Cela garde le matériel frais et pertinent, et cela me permet d’impliquer mes étudiants avec des exemples concrets qui relient les concepts théoriques aux événements et aux problèmes actuels qui comptent aujourd’hui.
De plus, l’enseignement de ces matières nécessite de trouver un équilibre entre le théorique et le pratique. S’il est essentiel de couvrir les principes établis qui constituent le cœur du droit international et constitutionnel, il est tout aussi important de montrer comment ces principes s’appliquent dans le monde réel.
Cela implique d’intégrer l’actualité, des études de cas et des discussions sur les débats juridiques en cours, ce qui aide les étudiants à voir la nature vivante et respirante du droit. Cette approche rend les matières plus attrayantes pour les étudiants
Comment rester à jour avec le paysage en constante évolution du droit international ?
Rester à jour avec le paysage en constante évolution du droit international est à la fois une nécessité et une passion pour moi. Je prends l’habitude de lire des journaux comme The Hindu et Indian Express, qui proposent une analyse et une couverture approfondies des événements nationaux et internationaux.
Je m’appuie également sur des magazines tels que Dristi et Chronicles pour avoir une perspective plus large sur les affaires mondiales.
En plus de ces sources traditionnelles, je m’informe via les chaînes d’information internationales comme la BBC, qui offre un point de vue global sur l’actualité et les évolutions juridiques.
Au-delà de ces sources, je collabore également avec des revues universitaires et des publications juridiques axées sur le droit international. Ceux-ci fournissent un aperçu détaillé des dernières théories juridiques, études de cas et débats universitaires.
Comment voyez-vous l’évolution du rôle du droit international dans le climat politique mondial actuel ?
Dans le monde d’aujourd’hui, l’équilibre des pouvoirs évolue et nous voyons des pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil et la Corée du Sud intensifier leur action sur la scène mondiale.
Ces nations ne sont plus seulement des participants : elles recherchent activement un rôle plus important dans les institutions internationales comme les Nations Unies, la Banque mondiale et le FMI.
Ce changement a un réel impact sur le droit international. Par exemple, en matière de justice climatique, ces pays font pression pour des solutions plus équitables, comme nous l’avons vu avec l’Accord de Paris. Ils souhaitent que les règles et les accords reflètent mieux les besoins et les réalités d’un plus large éventail de pays, et pas seulement des puissances traditionnelles.
Le droit international évolue donc. Elle devient plus inclusive, avec de nouveaux traités et accords qui prennent en compte les voix de ces puissances émergentes. Ce changement est important car il signifie que le droit international s’adapte au nouvel ordre mondial, le rendant plus pertinent et plus juste face aux défis mondiaux.
Comment les traités et accords internationaux influencent-ils les cadres constitutionnels nationaux ?
COMME il y a toujours une relation de concessions mutuelles entre le droit national et le droit international. Ils s’influencent constamment. Par exemple, les politiques nationales peuvent façonner le droit international, tandis que les traités et accords internationaux guident et façonnent souvent les politiques nationales.
Prenons l’exemple de l’Accord de Paris de 2015. Cela a eu un impact significatif sur la manière dont les pays, dont l’Inde, abordent les énergies renouvelables et le changement climatique.
Les objectifs et les engagements pris au niveau international se reflètent désormais dans les politiques intérieures de l’Inde, comme celles promouvant les énergies renouvelables par le biais de l’Alliance solaire internationale. Cela montre à quel point les accords internationaux peuvent jouer un rôle crucial dans l’élaboration des lois et des politiques d’un pays, en les alignant sur les normes et objectifs mondiaux.
Quels sont les principaux défis liés à l’interprétation du droit constitutionnel dans un pays diversifié et dynamique comme l’Inde ?
L’interprétation du droit constitutionnel dans un pays aussi diversifié et dynamique que l’Inde présente plusieurs défis importants. La Constitution est en effet l’épine dorsale de la nation, guidant un pays riche en diversité religieuse, linguistique et culturelle. Cependant, cette diversité même rend l’interprétation constitutionnelle complexe.
un. L’un des défis majeurs consiste à naviguer dans la diversité religieuse selon le principe des « pratiques religieuses essentielles ». Ce principe nécessite une interprétation prudente afin d’équilibrer les droits des diverses communautés religieuses tout en respectant la nature laïque de l’État.
b. Un autre défi réside dans les conflits constitutionnels persistants entre le centre et les États, notamment autour du principe du fédéralisme. Équilibrer le pouvoir et assurer la coopération entre les différents niveaux de gouvernement est une tâche permanente qui nécessite une attention constante.
c. Répondre aux besoins des couches marginalisées de la société est également un domaine crucial dans lequel le droit constitutionnel est confronté à des défis. La Constitution doit évoluer pour garantir que ces communautés soient adéquatement protégées et habilitées.
d. Enfin, alors que l’Inde connaît un changement démographique – souvent appelé « Amrit Kaal » – il existe un besoin urgent de garantir la justice, l’égalité et la liberté pour les jeunes. Cette jeune génération a besoin d’opportunités et de droits qui lui permettent de canaliser son énergie dans des directions positives, ce qui constitue un défi que la Constitution doit continuellement relever.
Comment la Constitution indienne a-t-elle évolué depuis sa création et quels domaines nécessitent encore des réformes ?
La Constitution indienne a accompli un excellent travail en établissant l’égalité politique, en garantissant à chaque citoyen une voix et des droits fondamentaux. Toutefois, la recherche de la justice économique et sociale est encore un travail en cours.
La véritable égalité économique, où chacun a un accès égal aux opportunités, reste un objectif lointain, et la justice sociale pour les communautés marginalisées doit être davantage ciblée.
La réalisation de ces trois formes d’égalité – politique, économique et sociale – apportera une paix et une stabilité durables à l’Inde. Si nous parvenons à combler ces écarts, la nation pourrait à nouveau être considérée comme un « oiseau d’or », prospère dans la prospérité et l’harmonie.
Quelles méthodes d’enseignement trouvez-vous les plus efficaces pour expliquer des concepts complexes de droit international et constitutionnel ?
Je trouve que se concentrer sur l’actualité puis les relier aux sujets du droit international et constitutionnel est la méthode d’enseignement la plus efficace.
Par exemple, je pourrais expliquer comment une enquête sur les castes en Inde pourrait avoir un impact sur le concept d’égalité, ou comment la présence de criminels en politique porte atteinte à l’égalité politique et à l’État de droit.
En droit international, j’utilise des exemples concrets comme le conflit israélo-palestinien ou la guerre russo-ukrainienne pour illustrer la manière dont ces événements affectent la communauté mondiale et souligner les défis juridiques internationaux qu’ils présentent.
En reliant ces concepts complexes à des situations réelles, les étudiants peuvent mieux comprendre et s’identifier au matériel.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants intéressés à poursuivre une carrière en droit international ou constitutionnel ?
Mon conseil aux étudiants est d’envisager l’apprentissage comme un voyage continu, et non comme une simple destination. L’apprentissage est comme le courant d’une rivière sur une terre aride ou le sang qui coule dans vos veines : c’est essentiel et en constante évolution.
Pour réussir en droit international ou constitutionnel, vous devez vous immerger dans ce processus, y travailler de manière cohérente et ne jamais cesser de rechercher des connaissances. Restez curieux, restez dévoué et rappelez-vous que chaque étape que vous franchissez contribue à votre croissance en tant que professionnel du droit.
Cette interview fait partie de notre série d’entretiens Star Faculté, menée par les dirigeants du campus de Lawctopus. Restez à l’écoute pour en savoir plus !