La dysbiose buccale est une autre conséquence importante d’une trop grande quantité de sucre dans l’alimentation.
La consommation excessive de sucre est depuis longtemps associée à divers problèmes de santé, mais son impact sur l’inflammation et le déséquilibre microbien, en particulier en matière de santé bucco-dentaire, fait l’objet d’une attention croissante. Il a été démontré que les sucres, en particulier le fructose et le saccharose, déclenchent une inflammation systémique de faible intensité et contribuent à la dysbiose, une perturbation de l’équilibre des populations microbiennes. Ce déséquilibre peut entraîner des maladies parodontales et d’autres problèmes de santé systémiques. Comprendre les effets du sucre sur les microbiomes intestinaux et oraux offre des informations précieuses sur la façon dont la réduction de la consommation de sucre peut améliorer non seulement la santé bucco-dentaire mais aussi le bien-être général.
La maladie parodontale commence par une dysbiose du microbiome buccal, où les bactéries nocives sont plus nombreuses que les bénéfiques, entraînant une inflammation et des lésions tissulaires. Cette inflammation chronique, si elle n’est pas traitée, peut entraîner la perte des dents. Le sucre joue un rôle important dans ce processus en favorisant la croissance de bactéries pathogènes et en favorisant la formation de biofilm. Le biofilm, une couche collante de bactéries sur les dents, peut provoquer une inflammation gingivale, conduisant à une parodontite, qui consiste en des poches profondes se formant autour des dents, une perte d’attache et une dégradation osseuse. La parodontite n’affecte pas seulement la bouche ; elle est liée à un certain nombre de maladies systémiques telles que les maladies cardiovasculaires, les maladies inflammatoires de l’intestin et les troubles neurodégénératifs. La relation entre la maladie parodontale et ces affections systémiques est bidirectionnelle, chacune pouvant aggraver l’autre par le biais de voies inflammatoires communes.
L’un des principaux effets de l’excès de sucre sur l’inflammation réside dans ses effets sur la barrière intestinale. Il a été démontré que le fructose, en particulier, perturbe les jonctions étroites entre les cellules de la muqueuse intestinale, augmentant la perméabilité et permettant aux endotoxines bactériennes de s’infiltrer dans la circulation sanguine. Cette affection, connue sous le nom d’endotoxémie, déclenche une inflammation systémique qui peut aggraver des affections telles que la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) et le syndrome métabolique, tous deux également associés à un risque accru de maladie parodontale. De plus, les régimes riches en sucre contribuent au dysfonctionnement du système immunitaire, favorisant la production de cytokines pro-inflammatoires telles que le TNF-α et l’IL-6, exacerbant encore l’inflammation de la bouche et du corps.
Le microbiome humain, composé de milliards de micro-organismes qui habitent l’intestin et la cavité buccale, joue un rôle essentiel dans le maintien de la santé. Lorsque cet équilibre délicat est perturbé par des facteurs tels qu’un régime riche en sucre, cela peut conduire à une dysbiose, liée à une perméabilité intestinale accrue, à une inflammation et à une prolifération de bactéries nocives. Des études ont démontré qu’une consommation élevée de sucre, en particulier de fructose et de saccharose, peut augmenter la prévalence de bactéries à Gram négatif nocives dans l’intestin, réduisant ainsi la présence de producteurs bénéfiques d’acides gras à chaîne courte (AGCC), tels que les bactéries productrices de butyrate. Ces changements peuvent nuire à la santé intestinale et favoriser une inflammation systémique, ce qui a un impact sur la santé parodontale.
La dysbiose buccale est une autre conséquence importante d’une consommation excessive de sucre. Des niveaux élevés de sucre dans l’alimentation peuvent réduire la diversité microbienne dans la bouche et favoriser la croissance d’espèces pathogènes telles que Streptococcus et Actinomyces, connues pour être impliquées dans les maladies parodontales. Des études à court terme ont montré que même un simple rinçage au saccharose peut modifier l’équilibre microbien dans la cavité buccale, provoquant le développement de bactéries nocives. L’inflammation et la réponse immunitaire des gencives entraînent des dommages supplémentaires aux tissus parodontaux, contribuant ainsi à la progression de la parodontite.
Alors que de nombreuses stratégies de prévention des maladies parodontales se concentrent sur le contrôle mécanique des biofilms par le brossage et l’utilisation de la soie dentaire, il est nécessaire de tenir compte des facteurs alimentaires tels que la consommation de sucre pour maintenir l’hygiène bucco-dentaire globale. Les interventions diététiques axées sur la réduction du sucre et des aliments ultra-transformés dans l’alimentation, tout en augmentant la consommation d’aliments riches en nutriments, se sont révélées prometteuses pour réduire l’inflammation gingivale et les niveaux d’agents pathogènes dans la bouche. Ces changements de mode de vie profitent non seulement à la santé bucco-dentaire, mais améliorent également la santé globale en réduisant l’inflammation systémique.
Sources :
Une consommation excessive de sucre déclenche une inflammation et une dysbiose, aggravant la maladie parodontale
L’excès de sucre alimentaire et son impact sur l’inflammation parodontale : une revue narrative