Un tribunal russe a condamné jeudi Daria Trepova à 27 ans de prison pour son implication dans l’attentat terroriste présumé qui a tué le correspondant militaire pro-guerre Vladlen Tatarsky (de son vrai nom Maxim Fomine) dans un café de Saint-Pétersbourg, la capitale du pays. Trepova a été accusée de l’attaque du 2 avril de l’année dernière après que les autorités russes l’ont capturée et diffusé une vidéo de ses prétendus aveux.
Trepova, 26 ans, a été reconnue coupable par un tribunal de Saint-Pétersbourg d’accusations liées au terrorisme pour son rôle dans la mort de Tatarsky. Tatarski, qui avait été un fervent partisan de l’action militaire russe en Ukraine, animait une discussion avec d’autres commentateurs dans un café lorsqu’il a été tué après que Trepova lui ait présenté une statuette contenant une bombe. Des images publiées à l’époque montrent Trepova tendant à Tatarsky la statuette – une petite figurine en or – sortie d’une boîte en carton. La figurine a ensuite explosé, tuant Tatarsky et en blessant plusieurs autres. Des images partagées sur les réseaux sociaux montrent Trepova quittant les lieux quelques instants après l’explosion.
Trepova a nié avoir eu connaissance de la bombe. Au lieu de cela, elle a affirmé qu’elle pensait que la figurine contenait un insecte et non un engin explosif. Trepova a également affirmé avoir été piégée par un contact ukrainien avec lequel elle était en contact depuis plusieurs mois et de qui elle avait reçu de l’argent.
Plusieurs accusations ont été portées contre le ressortissant russe. Elle a été accusée d’un attentat terroriste commis par un groupe organisé ayant entraîné la mort intentionnelle d’une personne, la possession illégale d’engins explosifs et l’usage de faux documents. Elle a été reconnue coupable de toutes les accusations, a rapporté jeudi l’agence de presse publique russe TASS depuis la salle d’audience.
Trepova a été condamnée à 27 ans de prison dans une prison à sécurité moyenne, avec une amende de 600 000 roubles (environ 6 750 dollars) et deux ans de probation à sa libération. Cette peine est l’une des plus sévères infligées à une femme dans l’histoire de la Russie.
Outre Trepova, le tribunal a également condamné Dmitri Kasintev, le déclarant coupable d’avoir hébergé Trepova à la suite de l’attaque. Il a été condamné à 21 mois de prison dans une prison à sécurité moyenne.
L’attaque du 2 avril n’est pas un incident isolé. Depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine en février 2022, plusieurs commentateurs russes pro-guerre ont été pris pour cible. Le gouvernement russe avait précédemment accusé l’Ukraine du meurtre de Daria Dugina, tuée lorsqu’une bombe avait explosé sous sa voiture. Dugina était la fille d’Alexandr Dugin, un partisan d’extrême droite du président sortant Vladimir Poutine.
Trepova a maintenu son innocence et son équipe juridique a fait savoir qu’elle avait l’intention de faire appel. L’Ukraine a nié toute implication dans ces meurtres.