La recherche montre que les études sur la santé ne mettent pas en évidence les problèmes de santé des minorités ethniques.
Des découvertes récentes mettent en évidence une sous-représentation significative des minorités ethniques dans les études de recherche sur les problèmes de santé, y compris les maladies à long terme multiples (MLTC), bien que ces groupes soient touchés de manière disproportionnée. Une revue systématique, publiée dans le Journal of the Royal Society of Medicine, a attiré l’attention sur cette lacune, soulignant la nécessité de pratiques de recherche plus inclusives.
La revue a analysé 13 études d’intervention qui ont impliqué ensemble plus de 4 000 participants. Il a été découvert que seules quatre de ces études offraient des données concernant les origines ethniques de leurs participants. Ce manque de rapports détaillés met en évidence un problème plus large de sous-représentation des groupes ethniques minoritaires dans la recherche médicale, en particulier dans les études visant à améliorer la gestion des problèmes de santé à long terme.
De plus, la recherche a mis en évidence des biais dans la sélection des participants. Plus précisément, huit des études exigeaient que les participants parlent anglais ou aient accès à un traducteur, excluant potentiellement les non-anglophones de la participation. De plus, aucune des études n’a apporté d’adaptations culturelles à leur méthodologie, comme la fourniture de documents traduits ou l’emploi de traducteurs, ce qui aurait pu faciliter une plus grande participation de diverses communautés.
Le statut socio-économique (SES) était un autre domaine d’intérêt de l’étude, avec des résultats montrant que même si 12 des 13 études rendaient compte du SSE, la représentation des groupes de SSE inférieur variait en raison de différentes méthodes de mesure. Étant donné que les groupes à faible SSE sont plus sensibles aux MLTC, les chercheurs ont appelé à une normalisation dans la déclaration du SSE afin d’améliorer la cohérence et la pertinence des résultats de la recherche.
L’examen met en valeur l’importance d’inclure des populations diverses dans la recherche en santé, en particulier celles qui sont les plus susceptibles de bénéficier des études. En ne représentant pas adéquatement les minorités ethniques et les groupes socio-économiques défavorisés, la recherche ne parvient pas à répondre aux besoins et conditions spécifiques de ces populations, ce qui risque de perpétuer les disparités en matière de santé.
Zara Kayani de l’Université de Leicester a souligné que les futures études sur les MLTC doivent se concentrer sur l’amélioration du recrutement des groupes ethniques minoritaires et garantir la précision des informations sur l’origine ethnique des participants. Il y a également une pression pour une meilleure représentation des groupes à faible SSE dans ces études, car les interventions pourraient être plus bénéfiques pour ces communautés.
Financée par la collaboration de recherche appliquée (ARC) East Midlands de l’Institut national de recherche sur la santé et les soins (NIHR), cette étude met non seulement en lumière les lacunes actuelles en matière de diversité de la recherche en santé, mais suggère également des mesures concrètes vers une recherche sur les soins de santé plus équitable. Le NIHR ARC East Midlands continue de soutenir la recherche qui répond aux priorités régionales en matière de santé et de soins et accélère l’intégration des résultats de la recherche dans des applications pratiques en matière de soins de santé.
Les défis à relever pour parvenir à une représentation diversifiée dans la recherche sur les problèmes de santé comportent de multiples facettes. L’un des principaux obstacles réside dans les critères d’inclusion souvent stricts qui peuvent exclure par inadvertance des parties importantes de la population. Les barrières linguistiques, comme le soulignent les études examinées, posent un défi important, en particulier dans les sociétés diversifiées où plusieurs langues sont parlées. En outre, les nuances culturelles et les niveaux variables de confiance dans les systèmes médicaux selon les différents groupes ethniques peuvent également entraver la participation.
Pour surmonter ces obstacles, les chercheurs doivent adopter des stratégies de recrutement plus inclusives. Cela implique non seulement de traduire le matériel d’étude dans plusieurs langues, mais également d’utiliser des méthodes de communication culturellement appropriées pour atteindre et impliquer les participants potentiels. L’engagement communautaire est crucial et peut être facilité en établissant des partenariats avec des dirigeants communautaires et des organisations auxquels les groupes sous-représentés ont confiance.
Cet appel à des pratiques de recherche plus inclusives vise à améliorer la pertinence et l’efficacité des interventions en santé dans tous les segments de la société, réduisant ainsi les inégalités en matière de santé et garantissant que tous les groupes aient un accès équitable aux avantages des progrès de la recherche.
Sources:
La recherche montre la sous-représentation des minorités ethniques dans les études sur les problèmes de santé à long terme
Signalement et représentation des groupes mal desservis dans les études d’intervention pour les patients souffrant de multiples affections à long terme : une revue systématique
Sous-représentation des groupes ethniques minoritaires dans la recherche – appel à l’action
Une exploration qualitative des obstacles et des facilitateurs affectant les groupes de patients issus de minorités ethniques lors de l’accès aux services d’examen des médicaments : points de vue des professionnels de la santé